L’Invisible, Robert POBI
Un thriller qui, s’il n’est pas très original, remplit parfaitement son contrat : faire peur.
Le corps de Jake Cole, agent spécial du FBI, a gardé les traces de ses années de débauche et de son grand plongeon dans le monde des paradis artificiels : son cœur est relié à un pacemaker et son corps est recouvert par le texte de la Divine Comédie (tatouage qu’il a découvert au sortir d’un black-out de plusieurs mois). Alors qu’il a remis de l’ordre dans sa vie, qu’il est devenu un expert dans la lecture des scènes de crime, qu’il aime profondément sa femme et son petit garçon, il revient, après trente années d’absence, à Montauk, au chevet de son père. Jacob Cole, le grand peintre américain, monstre narcissique, père détesté, a sombré lentement dans la démence et une crise violente l’a amené à l’hôpital. Jake ne sait que faire de ce père dont il ne veut plus entendre parler. La découverte d’un double assassinat d’une violence insupportable va obliger Jake à prolonger son séjour à Montauk au moment même où un terrible ouragan va s’abattre sur la région.
À plusieurs reprises, en reposant ce roman avant d’aller dormir, je me suis surpris à me demander si la porte de la maison était bien fermée. Si le thriller a pour but de faire peur, celui-ci y arrive assez bien. Le caractère horrible des crimes (il vaut mieux avoir le cœur bien accroché), la tension omniprésente et cette atmosphère de pré-apocalypse tiennent en haleine. L’intrigue n’est peut-être pas très originale, même s’il faut attendre les dernières pages pour que tous les éléments du puzzle s’emboitent, et certaines scènes semblent se répéter, insistant là où il aurait mieux valu laisser planer le doute. Il n’empêche, les amateurs du genre trouveront dans ce premier roman de quoi sustenter leur besoin d’adrénaline et d’images cauchemardesques.
Un autre avis chez Emeraude.
Référence :
L’Invisible, Robert POBI, traduit de l’anglais (Canada) par Fabrice Pointeau, Sonatine Éditions, 2012.