Un nouveau polar venu du froid ? Pas tout à fait, plutôt un thriller psychologique qui tourne autour de lourds secrets de famille.
Qu’est-ce qui relie les personnages qui apparaissent dans les trois premiers chapitres du roman de Karin ALVTEGEN : le fils du grand écrivain consacré par le prix Nobel de littérature, une vieille dame qui meurt seule et laisse tout à un héritier que personne ne connaît et le petit garçon abandonné par sa mère sur les marches d’un escalier?
Pas question de vous en dire plus et de gâcher le suspense. La reine du polar scandinave nous plonge dans une histoire de famille et de ses secrets en nous dévoilant peu à peu les liens qui existent entre les personnages, et surtout en nous laissant suivre de nombreuses fausses pistes, mises à mal par la subtilité de son intrigue. ALVTEGEN, petite fille de l’auteur de Fifi Brindacier, auteur suédois aussi lue que MANKELL (et vous savez déjà à quel point nous aimons les auteurs de roman policier scandinave : petit rappel ici) signe ici son quatrième roman après Trahie, Honteuse et Recherchée. Ses titres nous démontrent l’intérêt qu’elle porte aux femmes et à leur condition. Si ses livres ont été rangés dans les romans noirs (ce qui n’a désormais plus rien de dévalorisant, le polar ayant enfin trouvé sa légitimité auprès de presque tous les publics), ses romans sont inclassables. Il y a évidemment des intrigues, du suspense et quelques cadavres au fond des placards, mais il y a également une fine analyse psychologique des personnages et de leurs comportements. Des personnages qui dérapent, qui font des mauvais choix, qui en payent les conséquences. Mais d’autres qui décident de changer leur destinée et de se libérer des chaînes qui les entravent. Une écriture fluide dans un récit haletant. Laissez-vous surprendre.