Roman initiatique à la construction originale sur les grands écarts de l'Inde contemporaine. Loin des cartes postales...
Même s’il possède l’intelligence d’un félin, Balram est né du côté des Ténèbres, dans l’Inde de ceux qui, de père en fils, sont voués à une vie misérable. Des emplois qui ressemblent davantage à de l’esclavage pour gagner de quoi nourrir une famille nombreuse. Mais l’ambition de Balram est plus forte que les traditions et, sur un coup de chance, il parvient à se faire engager comme chauffeur. Au service du fils d’un riche notable, il quitte sa province pour Delhi et y découvre une nouvelle vie. Son maître a vécu aux États-Unis et semble lui aussi remettre en cause les traditions culturelles et son éducation. À travers les lettres qu’il écrit au Premier ministre chinois avant sa visite officielle en Inde, Balram raconte comment il en est finalement arrivé à dépasser les conditions de sa naissance pour devenir un entrepreneur de l’Inde moderne. Quitte à commettre le pire.
Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux… (Slumdog millionaire au cinéma) m’avait particulièrement ennuyé. J’avais donc quelques appréhensions en commençant la lecture de ce roman. Mais rapidement, le récit de Balram m’a séduit et emporté. Ce beau roman initiatique, Man Booker Prize en 2008, touche par sa fraîcheur et son humour désabusé. Pas de misérabilisme ni de conte de fées ; ce n’est pas l’histoire d’un gentil garçon qui va rencontrer la fortune. Tout est beaucoup plus ambigu et la description de l’Inde contemporaine est ici très bien amenée. Le personnage central est loin d’être candide et le regard qu’il porte sur les transformations de son pays est sans concession et, souvent, cynique. Le tigre du titre est un animal en cage, une espèce parmi d’autres dans le grand zoo de la société indienne où chacun se doit de rester à sa place. Or, avec la mondialisation, les traditions sont confrontées à la modernité et à une certaine forme d’occidentalisation. Comment les plus démunis peuvent-ils prendre le train en marche dans un pays où la relation maître-serviteur semble ne jamais devoir être remise en question ?
Les avis de Bize, Saxaoul et Kathel.
Référence :
Les fabuleuses aventures d’un Indien malchanceux… (Slumdog millionaire au cinéma) m’avait particulièrement ennuyé. J’avais donc quelques appréhensions en commençant la lecture de ce roman. Mais rapidement, le récit de Balram m’a séduit et emporté. Ce beau roman initiatique, Man Booker Prize en 2008, touche par sa fraîcheur et son humour désabusé. Pas de misérabilisme ni de conte de fées ; ce n’est pas l’histoire d’un gentil garçon qui va rencontrer la fortune. Tout est beaucoup plus ambigu et la description de l’Inde contemporaine est ici très bien amenée. Le personnage central est loin d’être candide et le regard qu’il porte sur les transformations de son pays est sans concession et, souvent, cynique. Le tigre du titre est un animal en cage, une espèce parmi d’autres dans le grand zoo de la société indienne où chacun se doit de rester à sa place. Or, avec la mondialisation, les traditions sont confrontées à la modernité et à une certaine forme d’occidentalisation. Comment les plus démunis peuvent-ils prendre le train en marche dans un pays où la relation maître-serviteur semble ne jamais devoir être remise en question ?
Les avis de Bize, Saxaoul et Kathel.
Référence :
Le tigre blanc, Aravind ADIGA, traduit de l’anglais pas Annick Le Goya, 10-18, collection « Domaine étranger », 2010.
*Desmond Morris, Le zoo humain
*Desmond Morris, Le zoo humain