26 septembre 2010

Thé chaud et sueurs froides

Les lieux sombres, Gillian FLYNN et Green River, de Tim WILLOCKS

Deux thrillers haletants à lire d'une traite, sous la couette, pendant les week-end pluvieux.

Malgré quelques beaux jours d'été indien, aujourd'hui on est obligé de l'admettre : l'automne s'est installé. Pluie battante, température en chute, vent glacial... Bonne nouvelle : on va pouvoir sans scrupule (parce que quand il fait beau on se sent toujours obligé de sortir) se faire une tasse de thé, se pelotonner dans son lit et... lire un bon thriller. Et vers qui se tourner pour trouver un bon livre à suspense ? Vers les éditions Sonatine, bien sûr. Et comme on sait, malgré les dérèglements climatiques, qu'après l'automne viendra l'hiver, autant en prévoir deux d'un coup.
Commençons par évoquer Les lieux sombres, de Gillian FLYNN. On y rencontre Libby Day, trentenaire solitaire et asociale, rescapée du massacre de sa famille. En effet, presque vingt ans plus tôt, sa mère et ses deux sœurs ont été sauvagement assassinées dans leur ferme familiale et son frère aîné, accusé du meurtre et condamné à la prison à perpétuité. Son témoignage de petite fille de onze ans a été prédominant dans l'accusation de son frère et jamais elle n'a remis en doute la culpabilité de celui-ci. Seulement voilà : l'argent offert par les comités de soutien et autres bonnes âmes commencent sérieusement à diminuer et Libby accepte des rémunérations de la part d'une étrange association, composée de fans de meurtres en tout genre, qui en échange lui demande de se pencher à nouveau sur les trois assassinats. Et Libby commence, malgré elle, à se poser des questions.
La construction de ce polar qui alterne l'enquête d'une Libby qui se reconstruit en retournant peu à peu au monde et les événements de cette journée fatidique, heure par heure, narrée par différents personnages, fait en sorte qu'une fois commencé, il est extrêmement difficile de s'arrêter. On découvre également la vie difficile de ces enfants "pauvres", élevés par une mère au bout du rouleau, dans une ferme qui tombe en ruine au fin fond des Etats-Unis. Un récit extrêmement efficace.

Autre ambiance, autre cadre : Green River de Tim WILLOCKS. Green River est le nom d'une prison, et pas n'importe laquelle : un pénitencier de sécurité maximale au Texas. Son directeur n'a plus aucun espoir quant à la possibilité de rédemption de ses locataires et perd lui aussi peu à peu la raison. C'est ici que Ray Klein, ancien brillant médecin accusé par son ancienne petite amie de viol, purge sa peine. Mais à la veille de sa possible libération anticipée, une émeute éclate dans la prison. Ray qui décide d'abord de ne pas intervenir, va finalement affronter le pire pour sauver Juliette Devlin, psychiatre judiciaire, enfermée à l'infirmerie. Et Klein découvrira peu à peu que les détenus ne sont pas seuls responsables de cette explosion de violence. Tim WILLOCKS parle de l'univers carcéral avec un réalisme parfois difficile à supporter : il est question de sueur, de sang, de sperme, de merde et de violence... Rien ne nous est épargné. Le langage est cru (relevons juste que pour exprimer à quel point deux personnages se mettent à respecter Juliette Devlin pour son courage et sa force de caractère, ils vont la traiter de "véritable fils de pute", ce que la doctoresse trouvera particulièrement touchant). Mais dans cet enfer qui fait apparaître les instincts les plus sauvages et les plus primitifs, où règne la terreur et la folie, apparait ici et là, quelque touches d'humanité : à travers ce détenu, devenu par la force des choses infirmier et qui se battra pour éviter que l'on n'assassine les détenus atteints du Sida, ce meurtrier schizophrène qui se révélera parfois d'une sagesse émouvante, cette solidarité qui naît entre détenus et gardiens qui décident de sauver ceux qui peuvent l'être au risque de leur propre vie...
Deux récits éprouvants mais qui ont cette particularité de faire surgir, à la fin, des touches d'espoir et de bonté là où on les attendait le moins.

PS : On hésite également à signaler, chez Sonatine toujours, La compagnie des menteurs de Karen MAITLAND, polar médiéval assez palpitant, dont l'authenticité historique est des plus intéressantes mais dont la fin nous a laissé un peu perplexe pour ne pas dire franchement déçu. Au cas où un troisième week-end de pluie se profile,...

11 commentaires:

  1. et je recommande
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cellule_211

    pour ceux qui préfère les flims

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  2. Tiens, j'ai acheté samedi à la bouquinerie "L'odeur de la haine" de Willocks, qui se déroule dans le même pénitencier.
    Ces deux romans se suivraient-ils ?

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  3. @diane cairn : et apparemment il y aurait une adaptation au ciné du roman de Willocks tout prochainement.
    @Ingannmic : après recherche, il s'agit du même livre. Dans sa première traduction, on l'a titré "l'odeur de la haine" et dans sa seconde traduction (chez Sonatine), on a gardé le titre anglais.

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  4. Eh bien merci pour l'info, cela m'évitera de noter sur ma LAL un titre que j'ai déjà !

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  5. Je recommande aussi avec une nette préférence pour Green River !
    Et au fait, il me semble que Sonatine n'a rien retouché à "l'odeur de la haine". Ils ont juste réédité ce bouquin qui était totalement épuisé chez Plon. Et de willocks, je conseille aussi vivement Bad City blues. Hyper violent mais hyper bon !

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  6. @Emeraude : et hop ! un livre de plus dans ma PAL. Merci !

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  7. salut !
    je suis iranien et j*ai le blog depuis 4 ons
    mais... maintenant j*ecrie sur les choses de theatre et film et cinema et les evidemment livrs...mes souci est adapter . . . j*aime alberto moraviya et j*ai ecrti sur ce film qui adepter a ses nouvel . je ne poux pas parler bon meis ....je vous donne mon nom epres cet comment . parceque le blog est pour mon personnalite je suis ecrivan et journalist j*ai etudie theatre en iran !! oui . est ce qu vous connaitre (sadegh hedayat)qui ecrie La Chouette aveugle????????

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  8. EEeuuuuh, bon, les thrillers... Je crois que je ne suis pas encore prête... J'ai peeeuuuuuurrrr ! Bises Xav !

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  9. @ les blogueurs iraniens: merci de venir d'aussi loin! Je ne connais pas Sadegh Hedayat mais je vais me renseigner.

    @ mir: Mais tu es un grande fille maintenant...

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  10. Je viens de publier mon billet sur Les lieux sombres, quel livre !
    Et j'attends avec impatience les we de pluie... mais sans enfants, pour pouvoir lire tranquillement !

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