11 mars 2011

Le bonheur est-il vraiment dans le pré ?

Là-haut, tout est calme, Gerbrand BAKKER

Le premier grand coup de cœur de 2011. Rien que ça.

Là-haut, c’est au départ l’étage où Helmer décide d’installer son vieux père. Un mouvement sans précédent dans cette ferme où tout semble figé depuis des années, depuis la mort de la mère voire même depuis la mort du frère jumeau, il y a plus de trente ans. La vie à la ferme laisse peu de place à la nouveauté, rythmée par les gestes à accomplir chaque jour : la traite des vaches, le nettoyage des étables, … Une vie qu’Helmer n’a pas voulue mais que la mort accidentelle de son jumeau lui a choisie. Il a du prendre la place du fils préféré et abandonner ses études à Amsterdam pour se consacrer entièrement à la petite exploitation familiale. Plus qu’un travail, un exil dans un monde d’hommes, silencieux et routinier, avec comme seule distraction la visite occasionnelle d’une voisine et de ses deux jeunes enfants. Alors cette idée de placer son père à l’étage et de le couper définitivement du quotidien de la ferme, c’est presque une révolution. Pourtant, Helmer est loin de penser à refaire sa vie. Recommencer tout à cinquante-cinq ans ? À d’autres. Partir pour le Danemark, comme d’autres l’ont déjà fait, quitter la condition de paysan, ce serait comme si Sisyphe abandonnait son rocher. Et pourtant, il y a encore là, quelque part dans le frémissement du corps d’Helmer, une partie de lui-même qui, dans le silence inquiétant de la nuit de la campagne, parvient encore à faire entendre sa voix…
J’en dirai bien moins que la présentation de l’éditeur et je laisserai aux lecteurs le plaisir de la découverte. Et pour que cela soit bien clair : précipitez-vous ! Ce premier roman a été pour moi un moment de lecture intense dont j’ai eu du mal à sortir. Beaucoup de finesse dans l’écriture et dans la manière de suggérer, avec pudeur et poésie, les infimes mouvements de la conscience que les personnages ont d’eux-mêmes. Des thèmes que l’on a souvent rencontrés (l’imminence de la mort, la relation au père, la gémellité, …) mais amenés avec une incroyable justesse qui laisse toute sa place à l’émotion sans jamais tomber dans la mélodrame ou la mièvrerie. BAKKER parvient à parler du désir et du bonheur sans jamais les nommer, en amenant de manière inattendue un peu de sable dans les rouages de la vie bien réglée de son personnage.

Un énorme merci à la collègue de notre dream team qui m’a mis ce beau roman entre les mains.

Les avis de Clara, de Gwenaëlle et de Dominique.

Message perso : je pense que cela pourrait beaucoup plaire à Laurent.

Référence :
Gerbrand BAKKER, Là-haut, tout est calme, traduit du néerlandais par Bertrand Abraham, Folio, 2011.

15 commentaires:

  1. Pas le choix, je le note ! (surtout si ca pourrait plaire a In Cold Blog !)

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  2. Avant tout merci pour le lien, on se sent toujours heureux de partager un coup de coeur, ce roman m'avait tout à fait enchanté et jusqu'à présent les lecteurs sont unanimes, c'est un vrai bonheur !
    Comme tu le dis l'auteur est toujours à l'équilibre il nous enchante sans jamais tomber dans les travers du pathos une jolie réussite

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  3. Qui y a-t-il encore dans la "Dream Team" que je connaisse?

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  4. Je suis d'accord, il faut vraiment le lire ! C'est un roman tout en finesse, un régal de lecture.

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  5. Bon, me voilà tentée, c'est malin ça... Mais un tout petit poche, ça ne compte pas, ça passe totalement inaperçu dans une énorme pile de livres à lire ;o)

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  6. Merci ! Tentée je le suis !

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  7. Effectivement, tu vois juste. Je suis quasi certain qu'il devrait me plaire. Il figure même sur ma LAL depuis un petit moment. Par un hasard des calendriers, BoB le propose en partenariat aujourd'hui. Qui sait, j'aurais peut-être la surprise de me voir sélectionné ?

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  8. A sa sortie en grand format, une de mes collègues l'a lu et a eu un gros coup de coeur comme toi. Histoire de gémellité oblige, elle m'a dit qu'il fallait que je le lise, que ça allait forcément me plaire... Eh bien j'ai abandonné en plein milieu ! J'avais trouvé ça bien trop lent et long à mon goût...

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  9. @ L'Ogresse: je ne savais pas que l'argument "pourrait plaire à ICB" était un tel sésame! ;-)

    @ Dominique: oui, j'ai cherché des avis moins enthousiastes, mais je n'ai rien trouvé. Si ce n'est Emeraude: voir ici au-dessus.

    @ Françoise: que des gens formidables, tu t'en doutes! C'est à la première page des brochures.

    @ Kathel: un régal? Je ne sais pas, ce n'est quand même pas un livre plein de joie de vivre (quoique?) mais un beau roman c'est certain.

    @ Ursula: règle n°1: ne jamais résister à un livre!

    @ Mir: heureux de te tenter, je suis! (Tu parles comme Yoda maintenant?)

    @ ICB: je pense avoir vu juste. Je serai curieux de connaitre ton avis. (Echange de bons procédés: "Quien es?" est sur la haut de la pile).

    @ Emeraude: j'étais à deux doigts de supprimer ton commentaire :-) C'est assez lent, c'est juste mais pour moi c'était plus tout une qualité. Quant à la gémellité, c'est avant tout une histoire de fratrie et de famille.

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  10. Voilà, ajouté à ma petite liste ! Merci pour ce titre dont je n'avais jamais entendu parler !

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  11. C'est noté ! Et j'adore ton titre.

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  12. Je suis contente de lire un avis aussi enthousiaste, je l'ai acheté il y a 8 jours ! Quant à le lire tout de suite, ça, je ne fais jamais (ce sont mes manies de lectrice) mais... je le dorloterai dans ma PAL et l'en ferai sortir au plus vite !

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  13. @ liliba: merci pour le compliment. C'est un peu facile et c'est un peu léger en comparaison avec le livre mais je n'ai pas résisté.

    @ Anne: en espérant que notre billet le fera remonter vers les cimes de ta PAL...

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  14. encensé sur les blogs, je l'ai déjà noté et mis dans mon panier virtuel !

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  15. et bien contrairement à l'avis général, ce livre ne m'a pas du tout passionné. j'ai fait l'effort d'aller jusqu'au bout et rien. Lenteur, tristesse, non dit et solitude; voilà à quoi je pourrais résumer ce livre.

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