Brûlez vos maisons, faites-vous larguer, tombez malades : devenez créatifs !
Parmi ce qui unit les plus grands artistes, la souffrance, qu’elle soit physique ou psychologique, est une récurrence. On crée souvent pour combler un manque, pour exprimer un mal-être, pour gagner contre le temps, contre la mort. Alors pourquoi ne pas donner un petit coup de pouce au destin en mettant tout en place pour s’assurer qu’un artiste se retrouve bien face à des situations pénibles, difficiles à vivre et, par là, lui permettre de réaliser de grandes choses ? C’est le pari – discutable ! – que tente de gagner la Nouvelle Renaissance. Jouet d’un puissant industriel de la société du spectacle, cette organisation secrète se propose de relever le niveau de la culture de masse en mettant sur le marché des artistes capables de créer des œuvres puissantes et populaires. Pour cela, Nouvelle Renaissance a ouvert une Académie destinée à former des enfants prodiges. Et c’est ainsi qu’Harlan fait la connaissance du jeune Vincent. Officiellement, Harlan est son manager mais en réalité il est surtout là pour lui éviter de devenir heureux. En l’éloignant des siens, en tuant son chien, en mettant le feu à sa maison, … Semer la souffrance pour récolter des chefs d’œuvre…
Le roman raconte le parcours de Vincent dans cette carrière que d’autres ont décidée pour lui. Et cela fonctionne : plus il triste, déçu par la vie et par les autres, plus il est créatif. Chansons, scénarios de films, de séries télévisées : tout ce qu’il entreprend finit par toucher un large public et rehausse le niveau de la culture américaine, gangrenée par les films d’action à gros budget et les vedettes latinos aux formes généreuses (JLo, si tu nous regardes…). Comme vous vous en doutez, le ton est ici assez décalé et l’auteur s’amuse beaucoup au jeu de la satire de l’industrie du spectacle, vaine et immorale. Un livre assez léger mais qui peut parfois, par des effets un peu faciles et, au final, par trop de sentimentalisme, ressembler à ce qu’il prétendait critiquer.
Référence :
Joey GOEBEL, Torturez l’artiste !, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claro, 10/18, 2009.
Pas trop tentée... Je n'aime pas trop le concept selon lequel un être humain doit être obligatoirement un esprit torturé pour être un bon artiste... ;-)
RépondreSupprimerJ'avais passé un bon moment avec ce livre mais il ne m'a pas non plus laissé un souvenir impérissable...
RépondreSupprimerje ne me laisserais pas tenter mais le sujet est intéressant et ça aurait pu faire un roman passionnant ! (enfin il l'est peut être pour d'autres que toi!)
RépondreSupprimer@ Marie: je rassure, c'est ici assez drôle, cynique pas pervers!
RépondreSupprimer@ zarline: tout à fait d'accord.
@ Emeraude: je n'ai pas regardé ailleurs ce que la blogosphère en avait pensé.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
RépondreSupprimerEt j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots
Musset l'avait déjà dit dans La Nuit de Mai (sublime....)