Un road movie islandais assez décevant.
En rentrant de chez son amant, quelle n'est pas la surprise de la narratrice d'apprendre que son mari la quitte pour une collègue enceinte de ses œuvres. Pas plus abattue que ça, notre héroïne se voit confier par sa meilleure amie qui va bientôt accoucher le petit Tumi, garçonnet de quatre ans malentendant et pourvu de lunettes avec des verres démesurés. "Tu verras, lui dit son amie, il va te changer". Peu après la voilà gagner deux fois au lotto. Qu'à cela ne tienne, pour faire le bilan de tout ça, elle décide de prendre un congé et de partir sur les routes islandaises avec son petit passager.
Et comme le lui avait prédit une voyante quelque temps plus tôt, il y aura : " un voyage, un gain, de la fortune, de l'amour, bien que l'on puisse s'attendre à quelques bizarreries en la matière".
Le personnage principal est fantasque, le petit garçon attendrissant, les rencontres étonnantes et les métaphores nombreuses. Un voyage initiatique sur les routes islandaises pluvieuses. Et pourtant, la mayonnaise ne prend pas. Pourquoi ne suis-je quasiment jamais entrée dans ce roman ? Peut-être parce que cette histoire avait un petit air de déjà lu, parce que les personnages ne prennent jamais vraiment chair et qu'on a du mal à y croire. La folie sympathique de l'héroïne finit par énerver et tous les autres personnages ne sont qu'ébauchés. Même les effets de style semblent fabriqués.
On avait pourtant été tellement séduit par Rosa Candida de la même auteure. Mais en y regardant de plus près, on se rend compte que ce roman a été écrit en 2004 et a été traduit sans doute grâce au succès du roman cité ci-dessus malgré qu'il soit bien plus faible.
Quelques petites choses à sauver, cependant... Tout d'abord la description que fait l'auteure du rôle de mère :
"Les mères n'ont qu'une chose en commun : ce sont des femmes qui ont couché avec un homme au moment de l'ovulation sans prendre les précautions adéquates. Pas même besoin de le faire deux fois, en tout cas avec le même homme. (...) Être mère, c'est se réveiller le matin, faire de son mieux puis se coucher le soir en espérant que tout ira pour le mieux."
"Les mères n'ont qu'une chose en commun : ce sont des femmes qui ont couché avec un homme au moment de l'ovulation sans prendre les précautions adéquates. Pas même besoin de le faire deux fois, en tout cas avec le même homme. (...) Être mère, c'est se réveiller le matin, faire de son mieux puis se coucher le soir en espérant que tout ira pour le mieux."
Et les nombreuses recettes de cuisine présentes en annexe, dont quelques recettes islandaises assez tentantes telles les "bruants des neiges grillés à la mode des hauts plateaux" ou encore la "saucisses de viande de cheval " (plat d'actualité...) en passant par les "kleinur" et autres "skonsur". Dommage que le livre ne soit pas à la hauteur de sa cuisine !
Références :
Audur Ava ÓLAFSDÓTTIR, L'Embellie, traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson, Zulma, 2012.
Aïe... Plusieurs voix, comme la tienne, s'étaient faites entendre à la sortie du livre pour exprimer leur déception (pour des raisons similaires à celles que tu évoques ici). Déjà que je ne m'étais pas précipité, je crois que je ne vais définitivement pas me presser pour le trouver en bouquinerie.
RépondreSupprimerEt le Sieur Consonne, il l'a lu aussi ?
Pour ma part, c'set une expérience étrange, je n'ai pas accroché une première fois, puis j'en ai repris la lecture, et me suis laissée emporter et toucher quelque peu par les personnages. J'en ai un bon souvenir maintenant !
RépondreSupprimerBon, il vaut mieux faire l'impasse si j'ai bien compris. De toute façon ce titre n'avait pas du tout retenu mon attention au moment de sa sortie.
RépondreSupprimerIl m'attend dans ma bibliothèque, mais je n'ai pas trop envie de l'en sortir, d'autant que j'ai lu pas mal d'avis négatifs.
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