25 janvier 2010

L'(extra)ordinaire du quotidien

Les Petits Riens, Lewis TRONDHEIM

La malédiction du parapluie, Le syndrome du prisonnier, Le bonheur inquiet et Mon ombre au loin : quatre albums de bande dessinée avec beaucoup de pas grand chose, ou comment raconter la vie en s'émerveillant du quotidien.



Depuis quelques années, force est de constater que nous, gens de Belgique, avons perdu le monopole de la créativité en matière de bande-dessinée. Longtemps nous avons été le pays de référence de l'art des bulles, pendant que la France boudait ce genre mal reconnu. Mais depuis quelques années déjà, la bande dessinée française rattrape ses années perdues et les dessinateurs et/ou scénaristes (et souvent les deux à la fois) de talent sont de plus en plus nombreux. On parle de la "Nouvelle bande dessinée" avec des artistes de renom tels Yoann SFAR (désormais aussi cinéaste, puisque réalisateur du très attendu Gainsbourg (vie héroïque)), David B., BLAIN, Manu LARCENET,... et bien sûr Lewis TRONDHEIM.
On a découvert TRONDHEIM grâce à l'irrésistible Lapinot, on a dévoré l'inépuisable et géniale série Donjon, et on se régale désormais de ses Petits Riens. Les Petits Riens de Lewis TRONDHEIM dont le quatrième tome, Mon ombre au loin, vient de sortir, sont une compilation de planches qui, comme son nom l'indique, raconte les petits riens du quotidien. Lewis se met en scène, comme toujours sous la forme d'un canard au bec proéminent, et croque les petits événements de sa vie. Impossible de ne pas se retrouver dans ces petites histoires sans importance : réflexion devant la télévision, petits moments de panique dans une ville étrangère, scènes étonnantes aperçues dans la rue, envolée philosophique en observant les étoiles, considérations sur la technologie moderne,... Bref, tout ce qui fait la vie. Lewis s'énerve en regardant une série télévisée qui nous fait croire que l'on peut agrandir l'image cinq milles fois pour voir l'assassin dans l'œil de la victime, Lewis apprend avec tristesse dans sa chambre d'hôtel à Paris que leur chat est mort, Lewis s'étonne de voir un scooter à trois roues, Lewis est un peu hypocondriaque,... On sourit beaucoup, parfois on rit franchement, de temps en temps on est un peu ému. Les Petits Riens de Lewis TRONDHEIM, "un livre avec beaucoup de pas grand-chose" comme il est écrit sur le quatrième de couverture, est un ouvrage rempli d'humanité. TRONDHEIM nous fait partager son bonheur inquiet (qui est d'ailleurs le nom du troisième tome) et nous fait nous sentir appartenir à la communauté des hommes. Pas besoin de longs discours pour faire passer une émotion, la justesse du trait suffit. De la grande littérature, quoi...

3 commentaires:

  1. J'adoooore moi aussi - mais pas encore lu le dernier ! Si vous aimez les "Petits riens" je vous recommande chaudement "Approximativement", un pur délice ! http://www.amazon.fr/Approximativement-Lewis-Trondheim/dp/2909990095

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  2. Bien sûr ! C'est d'ailleurs un peu le point de départ des Petits Riens... J'adore évidemment !

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  3. Oui c'est vrai, c'est un peu le point de départ !

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