Lors de notre
dernière rencontre, Laurent-ICB m’entretenait sur le
fait qu’il serait parfois utile que les blogueurs recensent aussi les livres
qu’ils n’ont pas aimés.
Effectivement.
Il est très rare
que sur cette page Amandine et moi publiions des billets sur des livres qui ne
nous ont pas plu.
Tentative
d’explication.
Nous lisons
beaucoup. En grande partie pour le boulot (et, dans certains cas, des livres
que nous n’avons pas choisis), parfois juste pour le plaisir (et quand les deux
se combinent, c’est encore mieux). Du coup, nous n’écrivons pas sur tout ce que
nous lisons, principalement par manque de temps. Alors, quitte à parler
lecture, on préfère vraiment mettre en avant ce qui nous plait plutôt que ce
qui nous semble dispensable. Et comme ce blog a aussi comme objectif de
conseiller des lectures aux professeurs de français du secondaire, nous
préférons faire des propositions plutôt que des avertissements.
Mais, une fois
n’est pas coutume, et en quelques mots (j’assume tout à fait le peu
d’argumentation de mes avis et je précise qu’il ne s’agit bien que de mon
opinion !), un petit tour d’horizon des livres qui ne m’ont pas plus
dernièrement (au risque de me mettre à dos pas mal de lecteurs…).
Hugo HAMILTON,
Je ne suis pas d’ici
Le parcours d’un
jeune Serbe un rien candide qui tente de s’intégrer en Irlande mais qui se trouve
entrainé malgré lui dans une histoire d’assassinat. Le roman dresse un portrait
assez sévère de l’intolérance face à l’autre mais s’englue dans une intrigue
qui sonne faux, pleine de détours inutiles.
Amin MAALOUF,
les Désorientés
Un brique qui
donne à chaque page l’impression d’un déjà-lu. En parlant de la diaspora
libanaise, Maalouf remet une couche sur le thème de l’identité multiple avec ce
roman qui met en scène une série de personnages qui représentent chacun une
communauté différente. Fabriqué et très didactique.
Maxence FERMINE,
Noces de sel
En voulant
rejouer Chronique d’une mort annoncée
de Gabriel García Márquez, l’auteur de Neige
tombe dans la parodie au fil d’une intrigue au dénouement digne d’une mauvaise telenovela.
Hernán RIVERA
LETELIER, Mirage d’amour avec fanfare
Une histoire
d’amour passionnel au Chili, sur fond de politique et de musique. Une écriture
rococo, pleine de bruit et de digressions farfelues. Uniquement pour les
amateurs du genre dont je ne suis apparemment pas!
Lynda RUTLEDGE, le Dernier Vide-grenier de Faith Bass Darling
Une intrigue qui
tourne en rond autour d’une vieille femme atteinte de la maladie d’Alzheimer et
dont on découvre l’histoire en passant par les antiquités qui garnissent sa
riche demeure. Lassant et un peu mièvre.
François GARDE,
Pour trois couronnes
Grosse déception
après le coup de cœur pour Ce qu’il advint du sauvage blanc.
Après une très bon début, j’ai eu l’impression que l’intrigue s’embourbait dans
une atmosphère d’exotisme fabriquée et pesante.
Loïc MERLE, l’Esprit de l’ivresse
Un roman
fragmenté sur les émeutes dans les banlieues françaises et petit chouchou de la
rentrée littéraire 2013. L’écriture est très intéressante, extrêmement
travaillée (ce qui souvent m’arrête) mais je me suis perdu et ennuyé dans un
récit trop contenu.
Bonjour,
RépondreSupprimerje comprends que quand on n'a pas trop de temps pour son blog, on préfère partager ses enthousiasmes plutôt que de rendre compte de ses déceptions. Mais en soi, c'est aussi intéressant de lire une chronique positive que négative puisqu'on lit les blogs pour avoir des avis.
Tout à fait d'accord. Et puis c'est aussi amusant comme exercice d'écriture.
SupprimerMerci pour ce billet: c'est une question que je me pose souvent! J'étais hier à la remise du Prix Horizon du 2e roman et la question des critères de choix, de raisons d'aimer ou de ne pas aimer s'est posée entre nous à plusieurs reprises. Faut-il en rendre compte, sachant par ailleurs que les gouts de l'un ne sont pas ceux de l'autre...?
RépondreSupprimerC'est aussi l'avantage du blog où la subjectivité a toute sa place. Je trouve qu'on peut y donner un avis, même si construit, tout en laissant la place à ses propres goûts.
SupprimerJe me pose aussi souvent la question de chroniquer les livres non aimés par manque de temps et aussi parce que quand je n'aime pas, j'abandonne très très vite... Je ne peux décemment pas me prétendre déçue par 20 pages (et pourtant ça m'arrive souvent) et détourner ainsi d'autres du livre. C'est donc assez irrégulier, la chronique de mes déceptions...
RépondreSupprimerJe précise que j'ai tout lu jusqu'au bout, à part "L'esprit de l'ivresse", abandonné après 150 pages (tout de même!).
SupprimerJe parle peu de mes déceptions si ça consiste à lâcher l'affaire après 30 pages, et puis mon instinct me dirige souvent vers des livres qui me plaisent; cependant il m'arrive de dire (un peu) de mal d'un livre. Dommage pour ce Trois couronnes, j'avais bien aimé.
RépondreSupprimerPas accroché du tout et, comme je le disais, une grosse déception.
SupprimerC'est très rare que j'arrête de lire un livre, c'est même exceptionnel. Mon côté bon élève, sans doute... ;-)
Effectivement, à force de ne lire presque exclusivement que des avis positifs, il m'est arrivé à plusieurs occasions de me fourvoyer dans des livres qui n'étaient pas pour moi. Quelques avis contradictoires m'auraient permis de me faire une idée un peu plus précise (et moins biaisée) de ce qui m'attendait.
RépondreSupprimerDire qu'un livre ne vous pas plu pour telle et telle raison n'est pas, à mon avis, le "démonter". D'ailleurs, si ta déception pour le Garde m'étonne, ça ne m'empêchera certainement pas de lui laisser sa chance... en toute connaissance de cause.
Je ne pense pas non plus que ce soit du démontage. En y réfléchissant, je pense que ce qui m'ennuie le plus sur les blogs ce n'est pas tant l'absence de billets "négatifs" que l'impression souvent que tout est traité de la manière manière, que tout se vaut. Mais c'est un autre débat.
SupprimerTout à fait d'accord avec ICB. Je trouve important de dire pourquoi un livre ne nous a pas plu. J'ai aussi eu des déconvenues et ça m'énerve de voir ensuite plein d'avis sortir du "bois" pour dire moi non plus je n'ai pas aimé. On peut reconnaître dans les avis négatifs les raisons qui feront que nous non plus on n'aimera pas un livre. A l'inverse, j'ai parfois lu un livre car les raisons qui ont fait que quelqu'un n'aimait pas un livre étaient pour moi des argument plutôt en faveur du livre. Quelqu'un peut ne pas aimer des descriptions là où un autre adore ça par exemple.
RépondreSupprimerTrès juste.
SupprimerParadoxalement, je trouve parfois plus facile d'exprimer les raisons pour lesquelles un roman m'a déplu, que celles qui m'ont fait en aimer un autre...
RépondreSupprimerEn général, je chronique toutes mes lectures (y compris, maintenant, mes abandons, dont je jugeai auparavant malhonnête de parler...). J'aime autant lire des avis négatifs que positifs sur un livre, cela permet d'une part d'enrichir la discussion autour du dit livre, et, comme l'écrit ICB, un avis négatif n'est pas forcément dissuasif, il éveille parfois la curiosité, davantage qu'un roman qui fait l'unanimité (dont j'aurais tendance à me méfier..).
Je ne sais pas si c'est plus difficile mais, à part pour de rares exceptions où c'était presque de la colère, je n'ai pas envie d'y passer des heures. Du coup jusqu'ici je n'en parlais pas. Et dans ce petit billet-ci, j'ai fait plutôt rapide...
RépondreSupprimerPour ma part, je trouve très intéressant de chroniquer les livres que je n'ai pas aimés, car ma manière d'écrire est alors totalement différente, plus réfléchie, plus construite, en essayant d'étayer mon avis. Et puis je pars du principe que nous avons tous des goûts différents...
RépondreSupprimerJe comprends: j'ai l'impression qu'on doit se justifier davantage lorsque l'on n'a pas aimé une lecture. Ce que j'ai pris le parti de ne pas faire du tout ici!
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