Hunger Games, Suzanne COLLINS
Un roman d’anticipation, best-seller auprès des 15-18. Harry Potter ira-t-il ranger son balai au placard ?
Il y a plusieurs mois, en classe, nous parlions des romans d’initiation et l’un de mes élèves a fait référence à Hunger Games. Je ne connaissais pas et j’ai eu le malheur de le dire. Silence total. C’est un peu comme si j’avais demandé qui était Harry Potter… Ou sorti une cassette audio de mon sac. Bref : j’avais officiellement l’âge de leurs grands-parents !
Un peu plus tard, j’ai raconté l’anecdote à Juliette, la fille d’un couple d’amis avec qui je fais un peu de grammaire de temps en temps. Entre une subordonnée relative et un complément du groupe adverbial (no comment), elle m’a expliqué que ce livre était l’un de ses préférés. Et, voyant peut-être qu’il en allait de ma réputation auprès de mes élèves, elle m’en a gentiment fait cadeau. J’ai donc lu Hunger Games, sans a priori et même plutôt curieux.
En Amérique du Nord, dans un futur plus ou moins proche, les douze districts de Panem doivent chaque année s’affranchir d’une étrange taxe. Deux enfants de chaque district sont tirés au sort pour participer à un jeu télévisé où vingt-quatre candidats doivent s’entretuer dans un environnement hostile jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul participant. Katniss, 16 ans, va se porter volontaire afin d’épargner sa petite sœur et découvre l’enfer des Hunger Games…
L’intrigue tient assez bien la route (même si on imagine mal l’héroïne se faire dégommer au début de l’épreuve…) et ce roman d’anticipation a parfaitement intégré, à travers l’idée du jeu télévisé, l’omniprésence du regard de l’autre sur nos actions et nos émotions. Dans ce Koh-Lanta mortel, les participants sont constamment filmés et écoutés par des caméras invisibles et c’est par d’énormes écrans qui apparaissent dans le ciel qu’ils apprennent chaque jour le nom des éliminés. Consciente de son rôle dans cette société de l’image et du spectacle, Katniss doit, en plus de sa lutte contre le froid, la faim et les autres concurrents, anticiper les attentes des spectateurs avides de sensations fortes afin de sauver sa peau.
Du point de vue de l’écriture, c’est un peu indigeste. Abondance de dialogues bourrés de stéréotypes, absence de style, flash-backs appuyés… Le plus ennuyeux est la volonté de l’auteure de tout expliquer des pensées du personnage, qui n’est pourtant pas bien difficile à comprendre. Il est quand même étonnant de voir que la demoiselle, un peu greluche sur les bords, à la veille du début des jeux, s’inquiète beaucoup de sa tenue et de ses cheveux… Le plus dérangeant reste le fait que les personnages ne semblent jamais véritablement se rebeller face au système fasciste qui les pousse à s’entretuer. La révolte est peut-être abordée dans les tomes 2 et 3 mais je crains que pour moi l’aventure s’arrête ici.
Avis partagé par Argali; plus d’enthousiasme chez Liliba.
Référence :
Un roman d’anticipation, best-seller auprès des 15-18. Harry Potter ira-t-il ranger son balai au placard ?
Il y a plusieurs mois, en classe, nous parlions des romans d’initiation et l’un de mes élèves a fait référence à Hunger Games. Je ne connaissais pas et j’ai eu le malheur de le dire. Silence total. C’est un peu comme si j’avais demandé qui était Harry Potter… Ou sorti une cassette audio de mon sac. Bref : j’avais officiellement l’âge de leurs grands-parents !
Un peu plus tard, j’ai raconté l’anecdote à Juliette, la fille d’un couple d’amis avec qui je fais un peu de grammaire de temps en temps. Entre une subordonnée relative et un complément du groupe adverbial (no comment), elle m’a expliqué que ce livre était l’un de ses préférés. Et, voyant peut-être qu’il en allait de ma réputation auprès de mes élèves, elle m’en a gentiment fait cadeau. J’ai donc lu Hunger Games, sans a priori et même plutôt curieux.
En Amérique du Nord, dans un futur plus ou moins proche, les douze districts de Panem doivent chaque année s’affranchir d’une étrange taxe. Deux enfants de chaque district sont tirés au sort pour participer à un jeu télévisé où vingt-quatre candidats doivent s’entretuer dans un environnement hostile jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul participant. Katniss, 16 ans, va se porter volontaire afin d’épargner sa petite sœur et découvre l’enfer des Hunger Games…
L’intrigue tient assez bien la route (même si on imagine mal l’héroïne se faire dégommer au début de l’épreuve…) et ce roman d’anticipation a parfaitement intégré, à travers l’idée du jeu télévisé, l’omniprésence du regard de l’autre sur nos actions et nos émotions. Dans ce Koh-Lanta mortel, les participants sont constamment filmés et écoutés par des caméras invisibles et c’est par d’énormes écrans qui apparaissent dans le ciel qu’ils apprennent chaque jour le nom des éliminés. Consciente de son rôle dans cette société de l’image et du spectacle, Katniss doit, en plus de sa lutte contre le froid, la faim et les autres concurrents, anticiper les attentes des spectateurs avides de sensations fortes afin de sauver sa peau.
Du point de vue de l’écriture, c’est un peu indigeste. Abondance de dialogues bourrés de stéréotypes, absence de style, flash-backs appuyés… Le plus ennuyeux est la volonté de l’auteure de tout expliquer des pensées du personnage, qui n’est pourtant pas bien difficile à comprendre. Il est quand même étonnant de voir que la demoiselle, un peu greluche sur les bords, à la veille du début des jeux, s’inquiète beaucoup de sa tenue et de ses cheveux… Le plus dérangeant reste le fait que les personnages ne semblent jamais véritablement se rebeller face au système fasciste qui les pousse à s’entretuer. La révolte est peut-être abordée dans les tomes 2 et 3 mais je crains que pour moi l’aventure s’arrête ici.
Avis partagé par Argali; plus d’enthousiasme chez Liliba.
Référence :
Hunger Games, Suzanne COLLINS, traduit de l’anglais (États-Unis) par Guillaume Fournier, Pocket Jeunesse, 2009.
J'ai beaucoup apprécié les deux premiers ; un peu moins le dernier (et pas du tout l'épilogue ;-)) Et pour une fois, je n'ai pas été déçue de l'adaptation cinématographique...
RépondreSupprimerJ'ai aussi entendu que le film était chouette. À voir...
SupprimerMerci beaucoup... Et un titre éjecté de ma LAL, un !
RépondreSupprimerC'est si rare que ça mériterait un mega hug !
J'y penserai à notre prochaine rencontre...
SupprimerJ'avais lu le premier à sa sortie : un petit air de Battle Royale en vaguement plus moral (et moins "drôlement noir" que le film avec Kitano). Vraiment pas de quoi créer un raz-de-marée tel parmi nos amis les adolescents, mais je m'étonne chaque jour de ce qui leur emporte leur adhésion par rapport à ce qui me plaisait moi, à leur âge (entre autres des titres comme "La steppe infinie" ou "Constance", à l'Ecole des Loisirs, si mes souvenirs sont bons). Le hic arrivant bien entendu quand ce type de récits d'"anticipation" donne lieu à toute une floppée d'autres titres équivalents mais encore plus dispensables.
RépondreSupprimerJe crois comprendre ce qui plait aux ados dans ce roman: c'est rapide, très dialogué, avec un niveau d'implicite voisinant le zéro absolu. L'art du prof ou de la libraire sera de les amener vers des terres plus ambitieuses... Nobles métiers...
SupprimerMais l'implicite, les zones d'entre-deux, les nuances n'est-ce pas justement ça qui fait le sel de la littérature, pas seulement pour les "initiés"? Mais je comprends ce que tu entends par là. Noble(s) métier(s), oui, mais qui demanderait une foi inébranlable et la saison me rend plutôt athée, j'avoue...
SupprimerTout à fait d'accord avec toi; je ne validais pas, je faisais juste un constat. C'est difficile d'apprendre à aimer les nuances mais il y a moyen...
SupprimerMême remarque que ICB... Je te fais confiance !
RépondreSupprimerEt mon hug? ;-)
SupprimerJ'ai avalé le tome 1 en une journée alors que j'étais malade et clouée au lit. J'ai bien aimé, c'était divertissant. Sans plus on va dire ! Là on m'a prêté le tome 2 mais je ne m'y suis pas encore mise ! Par rapport à la réaction des personnages face au système, vu que le tome 2 est sous-titré "L'embrasement" et le tome 3 "La révolte", j'ose espérer qu'ils finissent par réagir les pauvres ;-)
RépondreSupprimerPar contre je n'ai pas trop aimé l'adaptation cinématographique !
Bien vu pour les titres de la suite; je n'étais même pas allé voir jusque-là!
Supprimerj'ai dévoré les 3 tomes, que j'ai réellement aimés
RépondreSupprimerje n'ai cependant pas vu le film
(H.S. = belle nouvelle présentation :) )
H.S.: c'est le fruit d'un accident et d'une grosse maladresse de ma part. J'ai effacé l'ancienne version sans le vouloir! Il me semble que celle-ci est plus lisible et plus aérée.
SupprimerJe te fais confiance aussi : tu sembles confirmer le scepticisme qui me tenait déjà éloignée de ce livre...
RépondreSupprimerJe lis rarement de la littérature "jeunesse" et ne suis pas un grand spécialiste de la chose. Mais j'ai quand même déjà rencontré des livres autrement plus ambitieux que celui-ci.
SupprimerJ'étais tentée d'essayer pour ne pas mourir idiote, tout en étant arrêtée par la ressemblance du sujet avec celui de Battle royale. Je pense que je vais en rester à Battle royale finalement...
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu "Battle royale" et ne peux donc pas comparer.
SupprimerMême constat. Bien que j'ai dévoré ce premier tome, je n'ai pas eu envie d'en lire plus. En fait je l'ai plus lu pour voir les différence avec Battle Royal qu'autre chose.
RépondreSupprimerHunger game c'est gentillet et somme toute assez convenu. Battle royal, c'est mortel!