7 juillet 2011

Longues nuits

Avant d'aller dormir, S.J. WATSON

Un thriller psychologique à la Hitchcock sur le thème de la mémoire.  A dévorer un soir de vacances.

Ah, le bon vieux thème de l'amnésie. N'est-ce pas un des ingrédients favoris des auteurs de polar ? S.J. WATSON, jeune écrivain britannique dont c'est le premier roman, l'a donc utilisé pour nous concocter non pas un roman qui transcende le genre du thriller mais un bon petit polar efficace.
Suite à un grave traumatisme, Christine se réveille chaque matin en ayant tout oublié des vingt-cinq dernières années. Chaque jour elle doit donc réapprendre qui elle est et surtout assumer qu'elle n'est plus cette jeune fille dans la peau de laquelle elle croit se réveiller. Son mari est auprès d'elle et patiemment, lui raconte, tous les jours, les années dont elle n'a plus le moindre souvenirs.
Mais sans que son mari le sache, Christine voit un neuro-psychologue qui a l'idée lumineuse de lui faire écrire un journal. Tous les jours, ce médecin dévoué l'appelle pour lui rappeler l'existence de ce journal et l'endroit où il est caché. Ainsi, Christine se reconstruit-elle quotidiennement mais commence également à remarquer que son entourage lui ment. Surtout, Ben, son mari. Lui cache-t-il des informations pour la protéger ou la vérité est-elle bien plus troublante? 
On pense, bien-sûr, à Memento, le film de Christopher Nolan dont le personnage principal a perdu sa mémoire à court terme. On pense également au dernier livre d'Antoine Bello, Enquête sur la disparition d'Emilie Brunet (dont on vous avait parlé ici) où un vieil inspecteur qui souffre des mêmes symptômes que Christine se lançait dans un enquête désespérée pour prouver la culpabilité du mari de la disparue. Et pour ce faire... écrivait quotidiennement un journal.
On est loin de la subtilité des ces deux œuvres et de la complexité de leur dénouement mais force est d'avouer qu'on se laisse facilement embarquer dans l'histoire de cette femme qui essaye de reconstruire une vie malgré cette terrifiante perte d'identité et qu'on se surprend à terriblement avoir envie de savoir le pourquoi du comment.
Rien de bien nouveau dans le domaine de la littérature, en sommes, mais une lecture bien agréable. Et après tout, ne serait-ce pas les vacances ?

Référence :
S.J. WATSON, Avant d'aller dormir, traduit de l’anglais par Sophie Aslanides, Sonatine, mai 2011.

5 commentaires:

  1. Quand j'ai lu le résumé de ce livre, j'ai tout de suite pensé au dernier roman d'Antoine Bello, ce qui m'a bien sûr donné envie de le lire. Pour les vacances, ça devrait faire l'affaire.

    RépondreSupprimer
  2. @Ys : pendant la lecture aussi, on y pense beaucoup... Effectivement, une bonne lecture de vacances !

    RépondreSupprimer
  3. c'est marrant parce que je n'ai pensé à Antoine Bello qu'une fois ma lecture bien entamée... mais seulement par rapport au fait que le type d'amnésie était le même, je ne l'ai vraiment pas eu en tête tout au long du roman...
    J'ai quand même le sentiment que tu n'as pas tant accroché que ça à ce polar. Pour ma part, je le trouve bien plus qu'efficace. Je le trouve vraiment excellent, et je dirai même, presque parfait. Après c'est sûr que le roman d'Antoine Bello était plus subtil mais même s'il s'agissait aussi d'une enquête, nous ne somme quand même pas dans le même genre littéraire...
    Enfin pour ma part c'est sûr que je recommande très vivement "avant d'aller dormir" !!!!

    RépondreSupprimer
  4. @Emeraude : c'est vrai que je suis moins enthousiaste que toi : j'ai trouvé que la fin était un tantinet prévisible et surtout que l'idée de l'amnésie n'était pas très très novatrice. J'avoue quand même avoir passé un très très bon moment lecture !

    RépondreSupprimer
  5. Anne Perry exploite aussi le thème de l'amnésie dans sa série policière autour de Thomas Monk. Les premiers tomes étaient particulièrement réussis: ils racontaient la quête du personnage pour retrouver sa mémoire, sa découverte progressive de ce qu'il était et qu'il n'aime pas du tout. Sa crainte d'être coupable d'un meurtre, tout ça dans l'Angleterre victorienne. Un personnage un peu dans l'esprit du "Voyageur sans bagages" d'Anouilh.

    RépondreSupprimer