15 juin 2011

Où sont les hommes ?

Un été sans les hommes, Siri HUSTVEDT

Après La femme qui tremble, un essai sur les troubles neurologiques, Siri HUSTVEDT revient avec un roman sur les femmes, leur rapport aux hommes et au temps qui passe.

Mia, poétesse quinquagénaire, délaissée par son mari qui a brusquement décidé de faire une pause après trente ans de mariage et de complicité (il faut dire que la Pause est française, jeune et dotée d'une très belle paire de seins), a sombré quelque temps dans la folie. Remise de cette crise de délire passagère mais effrayée de se savoir si fragile, Mia décide de quitter New-York quelque temps et de se réfugier dans son Minnesota natal. Elle loue donc une petite maison non loin de la résidence pour retraitée dans laquelle vit sa mère. Une parenthèse loin des hommes, loin de son mari volage, de son père décédé depuis quelques années, ou encore de l'époux souvent absent de sa nouvelle voisine. Loin des hommes donc, mais auprès de nombreuses femmes : il y a tout d'abord la fameuse voisine et ses adorables enfants à qui Mia va très vite s'attacher, il y a les amies de sa maman, pétillantes vieilles dames qui s'accrochent avec fougue à la vie (mention spéciale à la vieille Abigaël qui cache sous de naïves broderies des scènes érotiques et subversives), il y a la fille et la sœur aimées et aimantes de Mia et  les adolescentes du cours de poésie qu'elle donne pendant son séjour.
Entourée de ces femmes de toutes générations, se nourrissant de leur générosité et offrant la sienne, écoutant, observant, partageant quelque chose avec chacune d'entre elles, Mia va peu à peu se reconstruire en usant, comme arme absolue, d'une auto-dérision féroce. Se traitant ainsi elle-même de larmoyante narratrice, Mia nous fera le compte rendu de ses différentes rencontres mais également de ses conversations téléphoniques avec sa psy et de ses discussions par mail avec un interlocuteur anonyme. 
Siri, par l'intermédiaire de Mia, nous parle de l'importance des liens familiaux, du rapport à l'autre, du pouvoir de la psychanalyse, du féminisme mais aussi de littérature, bien sûr, la narratrice nous parlant de son travail de poétesse, des auteurs qui l'inspirent et des étapes de la rédaction du récit qu'on lit. 
Et comme souvent chez HUSVEDT (ainsi, me semble-t-il, que chez son époux, Paul AUSTER), la tragédie devient comédie : «Une comédie, nous rappelle la romancière, c’est quand on arrête l’histoire au bon moment», et il apparait que les rapports humains, les nouvelles rencontres, la parole prise ou donnée font qu'à tout âge, il est bon d'être dans la vie. 

Référence :
Siri HUSTVEDT, Un été sans les hommes, traduit par Christine Le Bœuf, Acte Sud, 2011.

6 commentaires:

  1. Vraiment un coup de coeur que ce roman! d'affilée j'ai lu un des essais de l'auteur, emprunté un recueil d'essais, bref, c'est le grand amour! ^_^

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  2. Acheté et lu dès sa parution, j'ai été déçue par ce bouquin. Pourtant certains des romans de S. Hustvedt figurent parmi ceux qui m'ont le plus touchée "au monde". Mais là, non. Je ne suis pas parvenue à vraiment apprécier ce bouquin. Je pense que c'est le style qui m'a dérangée. Ces dessins au beau milieu du texte, ces mots en majuscules. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup "d'effets" et un contenu un peu plat ...

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  3. Il faudra que je jette un oeil à la quatrième de couverture... J'ai lu Siri il y a bien longtemps et j'avais été très touché par son style...

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  4. Je le lirai, mais j'attends de le trouver en bibliothèque car je n'ai pas été entièrement convaincue par ma première expérience avec l'auteur ("Tout ce que j'aimais").

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  5. IL faut décidément que je lise cette auteur !

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  6. Bonjour, moi, j'ai eu du mal à entrer dans ce roman que j'ai laissé de côté un temps et que j'ai repris et terminé. Il ne m'en reste pas grand-chose même si sur le moment, on passe un agréable moment en compagnie de toutes ces femmes d'âge et de niveau social différents. Je ferai une autre tentative avec cette auteure. Bonne fin d'après-midi.

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