23 février 2010

David Copperfield en Amérique

Le bon larron, Hannah TINTI

Les aventures d'un petit manchot orphelin au 19e siècle. Vous avez dit Dickens ?

Nous sommes en Nouvelle Angleterre, à la fin du 19e siècle. Ren, douze ans à peine, vit dans l'orphelinat catholique de Saint-Anthony. Il y a été déposé tout bébé, par une nuit de tempête, et laissé sur le porche, dans la boue. Une bande de vieux moines s'occupent tant bien que mal de lui et de ses compagnons d'infortune. Les garçons savent bien qu'au mieux ils seront achetés par un paysan en mal d'enfant ou de main d'œuvre et qu'au pire, à l'âge requis, ils seront abandonnés à l'armée. Mais pour Ren, la question ne se pose pas. Il ne sera jamais adopté. En effet, qui voudrait d'un enfant manchot. Et si certains "acheteurs" s'arrêtent devant sa mignonne frimousse, ils reculent toujours devant son moignon.
Mais un jour, un étrange individu se présente à Saint Anthony. Il s'appelle Benjamin Nab et déclare être le frère aîné de Ren. Leurs parents auraient été assassinés par des Indiens et Nab, après avoir longtemps voyagé en mer, est venu rechercher son petit frère. Ren quitte donc Saint Anthony avec un mélange d'excitation et de crainte. Très vite, bien entendu, Benjamin Nab se révélera être un bandit, un menteur invétéré et un voleur professionnel qui n'a pas la moindre parenté avec Ren mais qui sait qu'un enfant infirme attire la pitié et est donc très rentable. Et voilà donc notre jeune héros embarqué pour une vie aventureuse faite de petites arnaques et de folles soirées. Entre la vente de pseudo remèdes, le pillage de tombe et le recèle de cadavres, Ren découvre les joies de la camaraderies et des soirées de beuveries, dans les bouges mal famés des ports...
Bref, vous l'avez compris, Ren, notre bon larron est le petit frère de David Copperfield ou autre Huckelberry Finn. Orphelin comme eux, vivant des aventures hors du commun qui constituent un chemin initiatique permettant de se forger ses propres valeurs, entouré par une sacré bande d'originaux (en plus de l'inquiétant Nab, il y a un ancien instituteur devenu voyou et alcoolique, un géant tueur à gage déterré vivant, un nain habitant sur le toit de la maison de sa sœur, et j'en passe...). Et comme on est fan de DICKENS et de TWAIN, on se laisse entraîner dans cette aventure rocambolesque avec le plus grand plaisir. Le livre se dévore et la fin est "dickensienne" à souhait. Et cependant... après avoir fermé le livre il reste un petit goût de trop peu. Il manque peut-être un peu de fond dans cet enchaînement d'aventures et un peu de profondeur pour qu'on ressente réellement de l'empathie avec les personnages. Et, malgré les références visiblement assumées par la romancière, on finit par se demander si on aurait pas mieux fait de relire DICKENS.

3 commentaires:

  1. Bon, ma salve de commentaires va faire "fan en folie", tant pis ;) Un roman que j'ai lu dans la légèreté et la joie, le relatif manque de densité m'a beaucoup moins gênée que dans "Les aventures de Tom Sawyer" (peut-être parce que ce dernier manque cruellement de second degré). Malgré les effets de manche, j'ai trouvé Ren assez touchant dans son tiraillement entre bonne conscience chrétienne et circonstances. Résultat des courses, ça confirme et reconfirme ce que je me dis depuis plusieurs mois : il faut que je me plonge dans Dickens.

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  2. @ bookomaton : Nous, on adore les fans en folie ! Comme toi, j'ai envie de découvrir les Dickens que je ne connais pas encore.

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  3. Je rase les murs et avoue que je l'ai abandonné page 100, et pourtant pas de problèmes... Il faut dire que j'adore Dickens mais moins ses romans dont les héros sont des gamins, tels Oliver Twist.
    D'accord avec ta conclusion : lire Dickens, oh oui!

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