Du douloureux problème du page turner.
Suite à l’enterrement de sa mère, Kate se fait harceler par une vieille dame étrange qui semble tout connaître d’elle, depuis sa plus tendre enfance.
Flash back : au lendemain de la seconde guerre mondiale, alors que l’Amérique célèbre ses héros, Sara Smythe quitte la tranquillité de sa famille bourgeoise pour prendre son indépendance et tenter sa chance à New York. Elle y retrouve son frère, auteur malchanceux, aux penchants communistes, qui fréquente toute la Bohème de Big Apple. Lors d’une soirée, Sara rencontre Jack et patatras: love at first sight. Mais aussi le début des ennuis qui, des longs silences aux conséquences nauséabondes du maccarthysme, feront de Sara une héroïne 100% romanesque…
Pour avoir déjà lu du Douglas Kennedy, je savais que je passerais certainement un bon moment de lecture. Comme dans ses autres romans (dont on a parlé notamment ici ou ici), l’intrigue est assez bien menée, le suspense tient la route, même si les ficelles sont parfois un peu énormes.
Mais au cours de ma lecture, un drame est arrivé (et si j’avais été l’héroïne du roman, cela m’aurait inéluctablement conduit vers un bon verre de whisky, un bain chaud et plusieurs jours de lamentations existentielles). Je me suis soudain rendu compte que, dans tous les dialogues, Kennedy utilisait systématiquement les noms des personnages. Du genre (j’invente et j'exagère un peu car je n’ai plus le livre entre les mains) :
Bref, ambiance soap assurée.
Du coup, alors que le but du page turner, c’est bien de passer d’une page à l’autre à la vitesse de l’éclair, j’ai commencé à être attentif à tout. Aux descriptions, aux répétitions (le coup du whisky+séjour dans la baignoire+lamentations revient très souvent), et même à certaines incohérences. Avec au final l’impression que si le roman devait se lire vite, c’était certainement parce que c’était ainsi qu’il avait été écrit.
Je suis rapidement arrivé au bout des 700 pages mais avec le sentiment non pas d’avoir perdu mon temps mais plutôt une petite gêne, comme lorsqu’on se laisse avoir par une mauvaise série à la télé. Ce n’est pas que j’attends de découvrir une plume hors du commun à chaque fois que j’entame un livre; j’aime lire parfois simplement pour me détendre, accrocher à une histoire. Mais ici, le manque de style m’a empêché de me laisser prendre entièrement.
Et vous, quel est votre sentiment sur le page turner ? Plaisir coupable, allié des passages à vide dans vos lectures ou bien zone interdite ?
Référence :
La Poursuite du bonheur, Douglas KENNEDY, traduit de l’anglais par Bernard Cohen, Pocket, 2004
Suite à l’enterrement de sa mère, Kate se fait harceler par une vieille dame étrange qui semble tout connaître d’elle, depuis sa plus tendre enfance.
Flash back : au lendemain de la seconde guerre mondiale, alors que l’Amérique célèbre ses héros, Sara Smythe quitte la tranquillité de sa famille bourgeoise pour prendre son indépendance et tenter sa chance à New York. Elle y retrouve son frère, auteur malchanceux, aux penchants communistes, qui fréquente toute la Bohème de Big Apple. Lors d’une soirée, Sara rencontre Jack et patatras: love at first sight. Mais aussi le début des ennuis qui, des longs silences aux conséquences nauséabondes du maccarthysme, feront de Sara une héroïne 100% romanesque…
Pour avoir déjà lu du Douglas Kennedy, je savais que je passerais certainement un bon moment de lecture. Comme dans ses autres romans (dont on a parlé notamment ici ou ici), l’intrigue est assez bien menée, le suspense tient la route, même si les ficelles sont parfois un peu énormes.
Mais au cours de ma lecture, un drame est arrivé (et si j’avais été l’héroïne du roman, cela m’aurait inéluctablement conduit vers un bon verre de whisky, un bain chaud et plusieurs jours de lamentations existentielles). Je me suis soudain rendu compte que, dans tous les dialogues, Kennedy utilisait systématiquement les noms des personnages. Du genre (j’invente et j'exagère un peu car je n’ai plus le livre entre les mains) :
- Pourquoi Jack, pourquoi ?
- Parce que Sara, je regrette mais je n’avais pas le choix.
- Mais, Jack, tu savais qu’en faisant ça tu allais mettre un terme à notre histoire ! Pourquoi, Jack, pourquoi ?
- Je n’en peux plus, Sara. Tu comprends ça, Sara.
- Je le comprends, Jack. Mais je ne peux pas l’accepter (, Jack !).
Bref, ambiance soap assurée.
Du coup, alors que le but du page turner, c’est bien de passer d’une page à l’autre à la vitesse de l’éclair, j’ai commencé à être attentif à tout. Aux descriptions, aux répétitions (le coup du whisky+séjour dans la baignoire+lamentations revient très souvent), et même à certaines incohérences. Avec au final l’impression que si le roman devait se lire vite, c’était certainement parce que c’était ainsi qu’il avait été écrit.
Je suis rapidement arrivé au bout des 700 pages mais avec le sentiment non pas d’avoir perdu mon temps mais plutôt une petite gêne, comme lorsqu’on se laisse avoir par une mauvaise série à la télé. Ce n’est pas que j’attends de découvrir une plume hors du commun à chaque fois que j’entame un livre; j’aime lire parfois simplement pour me détendre, accrocher à une histoire. Mais ici, le manque de style m’a empêché de me laisser prendre entièrement.
Et vous, quel est votre sentiment sur le page turner ? Plaisir coupable, allié des passages à vide dans vos lectures ou bien zone interdite ?
Référence :
La Poursuite du bonheur, Douglas KENNEDY, traduit de l’anglais par Bernard Cohen, Pocket, 2004
Moi aussi j'ai noté un tas de répétition sur Leaving the world, le seul que j'ai lu de Kennedy (en vo) et qui m'a vraiment lassée. Il décrit ses personnages avec force détails sur leur vêtement c'est énervant au possible !
RépondreSupprimerEh ben, on dirait bien que c'est le dernier Douglas Kennedy que tu lis... 700 pages de cette eau-là quand même, c'est héroïque !
RépondreSupprimerBlurp. J'ai un Douglas Kennedy dans ma PAL, j'espère que j'aurai oublié ton constat au moment où je l'entamerai et que je ne me rendrai compte de rien ou alors, très tardivement!
RépondreSupprimerC'est le seul que j'ai lu de lui. Un, ça m'a suffi.
RépondreSupprimerJ'ai été emportée par l'histoire de ce livre, j'assume complètement, j'avoue ne pas avoir été dérangée (et même ne pas avoir remarqué tout court...)... C'est le contexte, le cadre qui m'ont plu (l'appart, quand même, j'aimerais bien en avoir un pareil) C'est grave, m'sieur ?
RépondreSupprimerTiens, ça ne m'a pas sauté aux yeux lors de ma dernière lecture. Je vais faire très attention la prochaine fois. Je dois lire bientôt "Quitter le monde" en Pocket. 694 pages, celui-là! Aïe!
RépondreSupprimer@ Delphine: je n'ai rien contre les descriptions mais c'est un exercice difficile.
RépondreSupprimer@ Ys: rien d'héroïque. Comme je le dis j'ai lu jusqu'à la dernière page, j'y ai pris un peu de plaisir (je ne suis pas complètement maso...) mais au final je suis très déçu.
@ Reka: une nouvelle déception en vue? ;-)
@ Calyste: j'avais lu "Les charmes discrets de la vie conjugale" et je n'avais pas remarqué ce manque de "tenue" chez l'auteur.
@ Anne: oui, l'appart, certainement (par contre, tout cet argent qui lui tombe dessus, c'est un peu tiré par les cheveux...). Je ne veux pas passer ici pour un snob, je le répète: j'ai lu jusqu'au bout. Je trouve juste que ce n'est vraiment pas très bien écrit.
@ Mango: je vais me faire détester par tous les fans de Kennedy... ;-)
J'avais adoré ce roman...l'effet de répétition et d'accentuation à l'extrême sur les détails me sautait plus aux yeux avec le dernier "Cet instant-là"...mais bon...je l'avoue, j'adore passer un moment avec Kennedy, malgré tout, ça ne fait pas de mal de lire un roman qui n'a pas un style à dormir debout, et où les phrases ampoulées de belles formules sont légions...
RépondreSupprimerTomber sur un bon page turner, c'est cool (et "L'homme qui voulait vivre sa vie", le seul de l'auteur qui m'ait plu, m'avait fait cet effet) et pour moi ce n'est ni un plaisir coupable ni une zone interdite, mais plutôt un chouette moment qui me rappelle ce que la lecture peut avoir d'addictif (et dont je souhaite instamment la venue lorsque je suis en panne de lecture, plus le goût à ... etc.) !
RépondreSupprimerMaintenant, si je commence, comme tu l'as fait, à repérer des trucs dans le style qui coincent, ça peut gâcher ma lecture (mais ça veut aussi dire que le bouquin n'est pas assez page turner, parce que s'il l'est vraiment, j'ai tendance à lui passer son défaut d'écriture, je le lis pour le plaisir de m'entendre raconter une histoire prenante).
Et bien moi aussi j'ai aimé, et j'assume. C'est vrai que quand on est en "panne de lecture", ça fait tellement de bien de tomber sur un page turner. On arrive jamais à s'arrêter et c'est ça qui est bon. Mais je suis d'accord, D. Kennedy écrit de manière assez simple et basique. D'ailleurs, à force de lire (j’atteins presque les 10 !!), on repère toujours le même schéma qui se répète inlassablement. On change d'époque, de lieu et de personnages mais le scénario est presque toujours le même.
RépondreSupprimerEn tout cas, "la poursuite du bonheur" fait partie de mes livres, à lire: http://aix.parisienne.free.fr/index.php/jai-lu/
Je n'ai lu que "cul de sac" de cet auteur, malheureusement retraduit chez un autre éditeur sous un autre titre... je dis malheureusement parce qu'on m'a dit que la retraduction était mauvaise mais à vrai dire je ne suis pas allé vérifier par moi même.
RépondreSupprimerEt je ne vois pas où est le problème des page turner, si on a envie d'en lire un de temps en temps ou même tout le temps ! Mais page turner n'est pas censé rimé avec 'mal écrit' 'répétition' et 'incohérence'. !
J'ai un peu de mal avec Kennedy. On m'a offert "La femme du Ve" je n'ai pas pu finir, tant c'était pesant, glauque, sordide. J'ai réessayé avec "Cet instant-là" et je n'ai pas fini non plus car ici l'histoire d'amour était un peu mièvre à mon goût. Je n'y ai pas cru du tout.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne le Page turner, je pense que souvent (pas toujours) l'intrigue nous emporte et nous fait oublier les carences du style ou même les défauts de l'histoire elle-même. Je pense notamment au polar "Le chuchoteur" que j'ai dévoré. Ensuite, en écrivant mon billet, je me suis rendue compte des défauts.
Mais j'ai passé un bon moment de lecture.
@ valou: je ne cherche pas à tout prix "des phrases à dormir debout" ;-). Mais là pour moi cela manquait vraiment d'un petit quelque chose.
RépondreSupprimer@ Brize: je trouve que les bons polars réussissent à allier l'envie de tourner les pages rapidement et une écriture qui se tient sur la longueur (et par écriture, je parle aussi du rythme).
@ Aix Parisienne: c'est aussi ce que j'avais remarqué: c'est la même construction que "Les charmes discrets...".
@ Emeraude: c'est bien dit. Pas forcément du Proust mais une bonne construction, du rythme et un peu de style.
@ argali: je suis pourtant bon public, mais là, difficile de passer au-dessus des choses qui me sautaient aux yeux.
Gloups, je l'ai lu, je n'avais pas remarqué. Mais de toute façon, les romans de DK, j'ai arrêté depuis, pas trop mon truc ces histoires, un pb d'écriture aussi. Soap? Peut être.
RépondreSupprimerBon, je lis quand même des page turner, quand c'est bien fait, c'est agréable, même si on est parfois d'accord que ce n'est pas de la haute littérature (mais parfois on tourne les pages, même avec Hugo, ça m'est arrivé!)
Ha, le coup des prénoms, ce n'est pas que Douglas Kennedy, c'est presque tous les auteurs américains (en tout cas dans la littérature grand public). Je crois que c'est tout simplement parce que les Américains (et les Anglais aussi d'ailleurs) parlent comme ça. Mais ça passe beaucoup moins bien en français et en général on en gomme une partie à la traduction.
RépondreSupprimerQuant à moi je suis assez bon public et j'avais apprécié ce bouquin...
Mouarf, mouarf, mouarf !!! Le dialogue de la mort qui tue...
RépondreSupprimerAvec tout l'argent qu'il gagne, il peut pas se payer les services d'un dialoguiste ?
@ keisha: là pour le coup, je vais me tenir éloigné de DK pour un long moment. Et sur Hugo, j'ai aussi tourné des pages et j'en en aussi sauté pas mal! ;-)
RépondreSupprimer@ fromtheriviertothesmog: à lire en VO, peut-être. Je suis assez bon public, mais on dirait que j'ai rencontré une limite.
@ ICB: ou alors il doit arrêter d'écrire en regardant "Days of our lives"...
Je viens de lire mon premier Douglas Kennedy (Les charmes discrets de la vie conjugale) et je ne peux pas dire que j'ai été emballée. J'ai effectivement eu l'impression par moments de lire la retranscription d'une série télé.
RépondreSupprimer@ Marie: j'avais aussi lu celui-là et j'avais trouvé ça beaucoup plus chouette que celui-ci. P-ê aussi une question de timing...
RépondreSupprimerJ'ai essayé une fois cet auteur, suite à une avalanche de recommandations. J'ai tenu à peine une vingtaine de pages. J'ai trouvé ça trop "téléphoné". Et le style donc. Certains page-turners sont tellement vides que même pour le fun, ça ne passe pas...
RépondreSupprimer@ Cachou: pour le coup, c'était presque du trop plein! ;-)
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