8 février 2009

Seul le silence

Seul le silence, R.J. ELLORY

Seul le silence, premier roman de l’énigmatique R.J. ELLORY, est présenté comme un nouveau et excellent polar. Le quatrième de couverture le dit : il s’agit d’un homme qui consacre sa vie à la recherche d’un véritable "serial killer", qui pendant trente ans, va violer et tuer des petites filles avant de les couper en plusieurs morceaux. Sur la couverture, un éloge de Michaël CONNELLY, célèbre auteur de romans policiers, nous confirme le genre. Mais si ce roman est effectivement excellent, il s’éloigne cependant fortement du roman policier traditionnel.
En effet, le récit porte davantage sur le parcours atypique de Joseph Vaughan et de l’influence que ces crimes auront sur sa vie que sur les crimes eux-mêmes. L’histoire démarre au début de la seconde guerre mondiale, dans le petit village d’Augusta Falls, par la mort du père du jeune Joseph Vaughan, début des nombreuses tragédies qui toucheront le personnage. Ses talents d’écrivain feront de lui un être à part, lui permettront de quitter la Géorgie pour New York et de faire entendre sa voix, mais ne lui épargneront aucune souffrance.
Un livre surprenant, sombre, fort dans lequel on entrevoit nombre de références au maître du roman noir, James ELLROY, à qui ELLORY a plus que probablement pensé en choisissant son pseudonyme.

La pluie, avant qu'elle tombe

La pluie, avant qu'elle tombe, Jonathan COE

Déjà qu’on adore Jonathan COE… Que depuis la parution (déjà longuement attendue) du Cercle Fermé, suite du fantastique Bienvenue au Club (si vous ne connaissez pas, cliquez ici de toute urgence!), on désespérait de voir arriver sur les étals de nos libraires un de ces romans dont seul COE a le secret : qui nous parle d’une l’Angleterre grise et pluvieuse qu’on a pourtant très envie de visiter, d’hommes et de femmes qu’on a envie de rencontrer et qui raconte une vraie histoire, de celles qu’on n’arrive pas à lâcher avant la fin, et qui malgré tout, l’air de rien, est située dans un contexte social et politique qui sème un petit vent de révolte. Alors quand on l’a aperçu, le nouveau Jonathan COE, et qu’on a vu son magnifique titre, La pluie, avant qu’elle tombe, on a grogné de plaisir.
D’accord, il est un peu court et malheureusement vite dévoré ; d’accord, COE n’exploite pas toutes les narrations mises en place et c’est dommage parce qu’on en voudrait encore… Mais cette histoire de petites filles mal aimées qui vont devenir à leur tour mal-aimantes est poignante.
Comme toujours, COE innove par ses astuces narratives : c’est à travers la description d’une vingtaine de photos, enregistrée par une vieille dame peu avant sa mort et écoutée par sa nièce, que l’on apprendra l’histoire de famille de l’énigmatique Imogen, dont on ne sait encore rien.
Vivement le prochain…