À l'occasion de la sortie de son adaptation cinématographique, retour sur le deuxième roman de Douglas KENNEDY.
Ben Bradford travaille dans un grand cabinet d'avocats dont il est désormais associé. Il vit avec sa femme et ses deux fils dans une belle demeure de banlieue cossue du Connecticut et ses voisins gagnent tous, ou presque, autant d'argent que lui. Et pourtant, Ben n'est pas heureux. Chaque matin lorsqu'il pénètre dans son cabinet pour exercer un métier qui l'ennuie prodigieusement, il se rappelle qu'un jour il a rêvé être photographe mais qu'un autre, il a, pour ne plus décevoir son père, signé un pacte avec le diable et décidé de devenir avocat. Sa femme, qui il y a quelques années encore rêvait de devenir écrivain, est devenue une desperate housewife et semble le mépriser un peu plus chaque jour. Lorsqu'un drame surgit dans la vie de Ben, il décide de s'accorder une seconde chance et de disparaître pour mieux renaître.
On retrouve la construction habituelle des œuvres de KENNEDY : la chute suivie d'une lente remontée, la mort et la résurrection du personnage principal. On retrouve également quelques tics d'écriture de l'auteur et notamment sa passion pour nous raconter... la remise à neuf d'une maison (quelques pages consacrée au ponçage des parquets et des lambris dans le nouvel appartement de notre héros...). Mais L'homme qui voulait vivre sa vie est aussi le roman de l'homme qui aurait voulu être un artiste, la vie de l'homme d'affaire qui n'a pas osé vivre réellement sa passion et qui devra sacrifier sa vie d'avant pour pouvoir enfin vivre son rêve. KENNEDY en profite pour égratigner également la société américaine : le roman est tout d'abord la satire d'un monde de nantis uniquement obsédés par l'image et la consommation (à l'image de l'épouse de Ben qui passe tout son temps à trouver du mobilier d'époque qu'ils finissent par détester autant l'un que l'autre) et du monde artistique qui rejette sauvagement l'apprenti artiste mais qui, telle une bande de requins, ne lâche plus celui qui réussit. Et le tout forme un thriller assez palpitant. Terminons néanmoins par un petit bémol : les choix assez radicaux du personnage génèrent peut-être moins d'empathie avec le lecteur que les héros des autres livres de Douglas KENNEDY. Car le roman est aussi une réflexion sur le prix - parfois élevé - de la liberté.
Référence :
Douglas KENNEDY, L'homme qui voulait vivre sa vie, traduit de l'américain par Bernard Cohen, Pocket, 1996 (2010 pour l'édition Pocket).
Référence :
Douglas KENNEDY, L'homme qui voulait vivre sa vie, traduit de l'américain par Bernard Cohen, Pocket, 1996 (2010 pour l'édition Pocket).
J'avoue que la lecture de ce roman fut ma seule expérience avec cet auteur, et je ne l'ai pas renouvelée, ayant été terriblement déçue.
RépondreSupprimerJ'avais trouvé les ficelles grosses comme des maisons, et effectivement, je n'avais éprouvé aucun attachement pour le personnage principal.
Aucun rapport, mais je viens de me rendre compte que j'ai fini mon dernier billet un peu de la même façon que tu as commencé ton avant-dernier (je crois que je ne m'exprime pas très clairement, ce soir...)
j'avais bien aimé "cul de sac", qui a été réédité sous un autre titre - j'ai encore apprécié un autre de ses livres, ensuite j'ai compris = il écrit toujours les mêmes histoires, une vie à recommencer, qui n'est pas nécessairement meilleure - et après "la femme du Vème", je ne veux même plus lire un livre de cet auteur - il me donne l'impression de perdre mon temps
RépondreSupprimerSur ma PAL. J'ai lu d'autres ouvrages de lui qui m'avaient déçue. Enfin, j'avais bien aimé, mais une fois la lecture terminée, il ne restait pas grand chose... On verra avec celui-ci.
RépondreSupprimer@Ingannmic, niki et liliba : Mais j'avoue que celui-ci m'a fort déçue... Et j'ai entendu dire que La femme du Ve était son plus mauvais. Mais j'avais bien aimé Les charmes discrets de la vie conjugale et La poursuite du bonheur que j'avais trouvé bien plus réussis...
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