12 décembre 2011

Q comme (suite)

1Q84, Livre 2 – Juillet-Septembre, Haruki MURAKAMI


Deuxième volume de la trilogie : quelques réponses, beaucoup de questions et, en fin de billet, un scoop.

(Le Livre 1, c’était ici)
Comment ai-je pu tenir aussi longtemps avant d’entamer la lecture de ce Livre 2 ? Un peu de patience (de masochisme, diront certains), une PAL en souffrance et le fait de savoir qu’il faudra attendre mars 2012 pour connaître la fin de l’histoire. Et c’est bien là tout le problème. Si peu à peu on commence à comprendre ce qui relie Tengo et Aomamé et en quoi consiste le monde étrange de 1Q84, on ressort de la lecture avec beaucoup de questions. À commencer par la plus importante : qui sont les Little People ? Le mystère reste intact. Mais comme le dit le père de Tengo :

« Si tu as besoin qu’on t’explique pour que tu comprennes, ça veut dire qu’aucune explication ne te fera jamais comprendre. »

Dans la parfaite continuité de la première partie, ce deuxième épisode raconte en alternance les aventures des deux héros principaux. Mais l’ombre s’étend. Une angoisse diffuse, l’imminence d’une catastrophe, comme un monde sur le point de s’effondrer : l’univers de 1Q84 s’annonce de plus en plus comme un écho de nos propres peurs, celles de notre enfance mais aussi celles de la société contemporaine. Murakami parvient avec une incroyable fluidité à passer de la préparation d’un repas à celui d’un meurtre, laissant s’installer, l’air de rien, les éléments fantastiques de son histoire. Sans oublier cet érotisme un peu étrange, comme désincarné. L’ampleur et l’ambition de ce roman surprennent encore et, pas de doute, c’est une œuvre puissante et enivrante.

Plus je lis Murakami, plus le constat est clair : on ne peut plus parler, en ce qui le concerne, de littérature japonaise. Des femmes aux discours étranges, des réalités parallèles, des reflets et des yeux qui se ferment pour mieux voir : Murakami est un symboliste belge ! Certains de ses personnages semblent sortis tout droit d’une pièce de Maeterlinck ou d’un tableau de Khnopff. Il faudrait aller trifouiller dans la bio de l’artiste pour voir s’il n’aurait pas un peu de famille à Bruges ou dans une chaumière perdue dans les Ardennes…

Edit du 22/03/2012 : le billet sur le Livre 3, c'est ici.

Référence :
 
1Q84, Livre 2 – Juillet-Septembre, Haruki MURAKAMI, traduit du japonais par Hélène Morita, Belfond, 2011

8 commentaires:

  1. Bon je ne connais pas du tout les artistes belges dont tu parles mais je suis bien d'accord pour dire qu'on ne peut pas parler de littérature japonaise en ce qui le concerne !!!
    Sinon je ne sais effectivement pas comment tu as fait pour attendre, ceci dit, il faut encore attendre plusieurs mois avant le 3è tome !

    RépondreSupprimer
  2. Je viens d'aller voir les œuvres de Khnopff que j'ai pu trouver sur le net...un peu étrange, c'est vrai...
    Je résiste encore, plutôt à cause du format pas facile à trimballer, à l'idée de me jeter sur le deuxième tome de 1Q84 ! ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Mais c'est bien sûr! Murakami est un symboliste belge! ^_^ Tu as enfin découvert la vérité!
    J'attends le tome 3....

    RépondreSupprimer
  4. @ Emeraude: j'étais étonné, malgré l'attente, d'avoir encore le premier volume en tête.

    @ Kathel: ma patience avait quand même des limites. Trois mois entre les deux tomes, c'est raisonnable.

    @ keisha: moi aussi, j'attends avec impatience. J'ai cependant l'impression que tout ne sera pas dit et qu'il restera un bonne part d'ombre.

    RépondreSupprimer
  5. Ah, je n'avais pas lu que des avis positifs sur ce tome 2 !
    Bon, on verra... peut-être, un jour (pour le moment, j'en reste à "Kafka sur le rivage", qui m'avait fait très bonne impression).

    RépondreSupprimer
  6. Voilà pourquoi l'amatrice de symbolisme que je suis aime tant le monsieur! ^_^

    J'espère que le Père Noël me l'apportera celui-là... (ainsi que le premier pour bien faire).

    RépondreSupprimer
  7. @ Brize: je ne sais pas comment on peut aimer le tome 1 et ne pas accrocher à celui-ci qui en est la continuité presque naturelle.
    "1Q84" est davantage dans la lignée de "Kafka sur le rivage" que certains autres Murakami.

    @ Cachou: je m'étonne de ne pas avoir trouvé la référence au symbolisme dans d'autres billets. Une fois que tu as l'idée en tête pendant la lecture, tu ne vois plus que ça.

    RépondreSupprimer
  8. Toujours pas attaqué mon tome 1, car je veux avoir les 3 sous la main pour les lire d'une traite si jamais j'adore...

    RépondreSupprimer