Le faiseur d’histoire, Stephen FRY
SF, roman d’anticipation et comédie romantique : un livre original qui souffre parfois de sa démesure.
Avec des « si », on mettrait Paris en bouteille. (Personnellement, en ce qui concerne Paris, j’opterai plutôt pour des garçons de café plus sympathiques, mais cela n’engage que moi.) Et on pourrait aussi réécrire l’Histoire et éviter des désastres. C’est en substance le projet physico-historique que va tenter Michael, un jeune thésard de Cambridge, aidé par un vieux physicien du genre Tournesol. Ensemble, ils envisagent de changer la face du monde en modifiant, tout simplement !, le passé.
Que les allergiques à la SF se rassurent : on s’embarrasse très peu des questions scientifiques et de l’explication du phénomène. Fry cherche davantage à créer des ambiances et à faire vivre les mondes qu’il raconte, les vrais comme les faux. Il sera question de l’enfance d’un petit autrichien au tempérament belliqueux (pas difficile de deviner de qui on parle : regardez la couverture !), de faits d’armes dans les tranchées du Nord de la France et d’une société qui ne connaît plus la diversité. Fry passe de l’un à l’autre avec beaucoup de facilité et saupoudre le tout avec pas mal d’humour, notamment à travers les états d’âme de Michael. Parfois, le grand écart entre la réflexion sur le sens de l’Histoire et les histoires d’amour du jeune chercheur m’ont semblé périlleuses. D’autant que Fry parodie les comédies romantiques américaines (une partie du récit est d’ailleurs présentée sous forme de scénario) au point d’utiliser parfois les mêmes grosses ficelles. Mais le tout est écrit avec tellement d’enthousiasme qu’on se laisse facilement prendre et, malgré un sujet pour le moins sensible, il ne s’en sort pas trop mal. J’imagine que si un auteur français s’était aventuré dans ce genre de projet, cela aurait donné lieu à l’une de ces petites polémiques littéraires dont seule l’Hexagone a le secret.
L’avis de Keisha.
Référence :
Le faiseur d’histoire, Stephen FRY, traduit de l’anglais par Patrick Marcel, Gallimard, Folio SF, 2011
SF, roman d’anticipation et comédie romantique : un livre original qui souffre parfois de sa démesure.
Avec des « si », on mettrait Paris en bouteille. (Personnellement, en ce qui concerne Paris, j’opterai plutôt pour des garçons de café plus sympathiques, mais cela n’engage que moi.) Et on pourrait aussi réécrire l’Histoire et éviter des désastres. C’est en substance le projet physico-historique que va tenter Michael, un jeune thésard de Cambridge, aidé par un vieux physicien du genre Tournesol. Ensemble, ils envisagent de changer la face du monde en modifiant, tout simplement !, le passé.
Que les allergiques à la SF se rassurent : on s’embarrasse très peu des questions scientifiques et de l’explication du phénomène. Fry cherche davantage à créer des ambiances et à faire vivre les mondes qu’il raconte, les vrais comme les faux. Il sera question de l’enfance d’un petit autrichien au tempérament belliqueux (pas difficile de deviner de qui on parle : regardez la couverture !), de faits d’armes dans les tranchées du Nord de la France et d’une société qui ne connaît plus la diversité. Fry passe de l’un à l’autre avec beaucoup de facilité et saupoudre le tout avec pas mal d’humour, notamment à travers les états d’âme de Michael. Parfois, le grand écart entre la réflexion sur le sens de l’Histoire et les histoires d’amour du jeune chercheur m’ont semblé périlleuses. D’autant que Fry parodie les comédies romantiques américaines (une partie du récit est d’ailleurs présentée sous forme de scénario) au point d’utiliser parfois les mêmes grosses ficelles. Mais le tout est écrit avec tellement d’enthousiasme qu’on se laisse facilement prendre et, malgré un sujet pour le moins sensible, il ne s’en sort pas trop mal. J’imagine que si un auteur français s’était aventuré dans ce genre de projet, cela aurait donné lieu à l’une de ces petites polémiques littéraires dont seule l’Hexagone a le secret.
L’avis de Keisha.
Référence :
Le faiseur d’histoire, Stephen FRY, traduit de l’anglais par Patrick Marcel, Gallimard, Folio SF, 2011
Un bon souvenir de lecture, finalement, même si le langage "jeune étudiant " pouvait agacer.pas mal fait du tout!
RépondreSupprimerTiens, la réflexion finale m'interpelle : il y a des auteurs français qui ont écrit des uchronies. La dernière à laquelle je pense date de cette année, c'est un livre d'Eric Holstein. Mais peut-être que ta réflexion porte sur la période, le nazisme ? C'est pourtant le thème uchronique par excellence : "et si les Nazis avaient gagné la guerre...". On peut lire "Fatherland", "Le maître du haut-château", et même, beaucoup plus récemment, "Le complot contre l'Amérique" de Philip Roth.
RépondreSupprimerC'est prévu dans mes lectures aussi, grâcce à Cachou, qui a aussi écrit un article sur ce livre...
RépondreSupprimerle sujet m'attire en tout cas, j'aime bien l'uchronie ;)
RépondreSupprimer@ keisha: le langage étudiant ne m'a pas agacé mais j'aurais parfois aimé moins de clichés.
RépondreSupprimer@ SBM: je ne pensais pas à des polémiques liées aux uchronies en général mais plutôt au fait qu'en France dès que l'on mélange l'histoire et la fiction, cela crée polémique, et plus encore avec un sujet comme celui-ci.
Je connaissais "Fatherland" et le Roth mais pas "Le maître du haut-château": je note.
@ Anne: à garder pour les vacances...
@ niki: pas un chef d'œuvre, c'est certain, mais dans ce genre-là, c'est une bonne surprise.
acheté suite au billet de Keisha, mais pas lu.
RépondreSupprimerles deux derniers cités par SBM... je n'ai pas accroché, pourtant c'est un genre que j'apprécie !
@ Lystig: le Roth me fait quand même de l'œil...
RépondreSupprimerveux-tu que je te le prête (à longue échéance...) ?
RépondreSupprimer@ Lystig: merci pour ta proposition mais je pense que ma co-blogueuse me le passera (Amandine est une grande fan de Roth).
RépondreSupprimer