18 septembre 2011

Le polar de la rentrée

L'institut de recherche, Staffan WESTERLUND

Encore un bon petit polar qui vient du Nord. Et le premier tome d'une série prometteuse avec une héroïne qu'on a envie de mieux connaître.

Nous sommes plongés dans la rentrée littéraire, occupés à dévorer les livres dont tout le monde parle. Et si nous faisions une petite pause, en nous plongeant avec délectation dans un policier suédois ?
L'époux de Lisbet travaille dans un Institut de recherche. Elle ne sait d'ailleurs pas trop bien ce qu'il y fait, leur relation n'étant plus vraiment des plus chaleureuses (mais l'a-t-elle été un jour ?). Mais Lisbet, parce qu'elle est journaliste, parce qu'elle aimerait un fois dans sa vie aller jusqu'au bout de l'un de ses projets et parce qu'elle a été particulièrement touchée en apprenant la mort de la famille entière de deux membres du personnel de l'Institut, décide d'y fourrer un peu son nez et de comprendre ce qu'il s'y passe. Elle trouvera la mort peu de temps plus tard, une mort naturelle, certes, mais entourée de circonstances particulières.
C'est sa sœur, Inga-Lisa, avocate de renom, femme carriériste, mère attentive mais peu présente (son mari endosse volontiers le rôle d'homme au foyer - ah ! la délicieuse parité suédoise que nous jalousons ! ) qui reprendra l'enquête avec la poigne qui la caractérise après avoir constaté l'inefficacité de la police suédoise.
C'est le combat de David contre Goliath mais Inga-Lisa s'avèrera particulièrement astucieuse et pleine de ressources pour déjouer les coups pour le moins tordus d'une organisation toute puissante et sans pitié.
L'enquête menée par l'avocate mettra aussi en évidence les aberrations du système suédois (malgré l'apparence lisse qu'elle peut parfois donner) et dénonce les dangers écologiques de certaines avancées technologiques.
Quelques faiblesses narratives, cependant : la course poursuite est parfois un peu tirée par les cheveux, les métaphores pas toujours subtiles (ainsi l'image de la partie d'échec entre Inga-Lisa et les méchants) et on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans cet institut de recherche. Mais c'est un premier roman.
Inga-Lisa apparait donc comme une sorte de super-héroïne capable d'anticiper et de détourner toutes les tentatives pour entraver sa poursuite de la vérité, et si cela entrave un petit peu la véracité du récit, on se réjouit franchement de la voir gagner sur tous les fronts. Par ailleurs, le côté ambigu du personnage qui n'hésite pas à provoquer la mort d'un homme pour faire avancer l'enquête et qui apparait tantôt comme une femme froide et calculatrice, tantôt comme une mère et une fille aimante, font qu'on a envie de la connaître mieux. Tant mieux : L'institut de recherche est le premier tome d'une série dont elle est l'héroïne.
Westerlund : un nom à rajouter sur la liste de ces auteurs venus du Nord qui nous offrent des intrigues haletantes dans des paysages à couper le souffle et des ambiances glaciales avec des personnages attachants qui ne se vouvoient jamais (ce que sait déjà tout lecteur de littérature scandinave mais qui surprend toujours). Chouette, l'automne sera encore une fois glacial !

Référence :

Staffan WESTERLUND, L'institut de recherche, traduit du suédois par Philippe Bouquet, Christian Bourgois, 1996 et Folio policier, 2006.

4 commentaires:

  1. tiens ! encore un ! comme c'est original ! mais apparemment c'est un bon crû, on notera donc ;)

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  2. Je me disais bien que ce n'était pas une nouveauté ! Je l'ai lu il y a bien une douzaine d'années, ainsi qu'un autre du même auteur, me semble-t-il.

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  3. Je crois que j'attendrais d'autres avis, ou alors les avis sur les tomes suivants avant de me plonger dans une autre série policière !!!

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  4. lu.... il y a fort longtemps (à sa sortie en poche !)

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