L'institut de recherche, Staffan WESTERLUND
Encore
un bon petit polar qui vient du Nord. Et le premier tome d'une série
prometteuse avec une héroïne qu'on a envie de mieux connaître.
Nous
sommes plongés dans la rentrée littéraire, occupés à dévorer les livres
dont tout le monde parle. Et si nous faisions une petite pause, en nous
plongeant avec délectation dans un policier suédois ?
L'époux
de Lisbet travaille dans un Institut de recherche. Elle ne sait
d'ailleurs pas trop bien ce qu'il y fait, leur relation n'étant plus
vraiment des plus chaleureuses (mais l'a-t-elle été un jour ?). Mais
Lisbet, parce qu'elle est journaliste, parce qu'elle aimerait un fois
dans sa vie aller jusqu'au bout de l'un de ses projets et parce qu'elle a
été particulièrement touchée en apprenant la mort de la famille entière
de deux membres du personnel de l'Institut, décide d'y fourrer un peu
son nez et de comprendre ce qu'il s'y passe. Elle trouvera la mort peu
de temps plus tard, une mort naturelle, certes, mais entourée de
circonstances particulières.
C'est sa
sœur, Inga-Lisa, avocate de renom, femme carriériste, mère attentive
mais peu présente (son mari endosse volontiers le rôle d'homme au foyer -
ah ! la délicieuse parité suédoise que nous jalousons ! ) qui reprendra
l'enquête avec la poigne qui la caractérise après avoir constaté
l'inefficacité de la police suédoise.
C'est
le combat de David contre Goliath mais Inga-Lisa s'avèrera
particulièrement astucieuse et pleine de ressources pour déjouer les
coups pour le moins tordus d'une organisation toute puissante et sans
pitié.
L'enquête menée par l'avocate
mettra aussi en évidence les aberrations du système suédois (malgré
l'apparence lisse qu'elle peut parfois donner) et dénonce les dangers écologiques de certaines avancées technologiques.
Quelques faiblesses narratives, cependant : la course poursuite est
parfois un peu tirée par les cheveux, les métaphores pas toujours
subtiles (ainsi l'image de la partie d'échec entre Inga-Lisa et les
méchants) et on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans cet
institut de recherche. Mais c'est un premier roman.
Inga-Lisa apparait donc comme une sorte de super-héroïne capable
d'anticiper et de détourner toutes les tentatives pour entraver sa
poursuite de la vérité, et si cela entrave un petit peu la véracité du
récit, on se réjouit franchement de la voir gagner sur tous les fronts.
Par ailleurs, le côté ambigu du personnage qui n'hésite pas à provoquer
la mort d'un homme pour faire avancer l'enquête et qui apparait tantôt
comme une femme froide et calculatrice, tantôt comme une mère et une
fille aimante, font qu'on a envie de la connaître mieux. Tant mieux : L'institut de recherche est le premier tome d'une série dont elle est l'héroïne.
Westerlund : un nom à rajouter sur la liste de ces auteurs venus du Nord qui nous offrent des intrigues
haletantes dans des paysages à couper le souffle et des ambiances
glaciales avec des personnages attachants qui ne se vouvoient jamais (ce
que sait déjà tout lecteur de littérature scandinave mais qui surprend toujours). Chouette, l'automne sera encore une fois glacial !
Référence :
Staffan WESTERLUND, L'institut de recherche, traduit du suédois par Philippe Bouquet, Christian Bourgois, 1996 et Folio policier, 2006.
tiens ! encore un ! comme c'est original ! mais apparemment c'est un bon crû, on notera donc ;)
RépondreSupprimerJe me disais bien que ce n'était pas une nouveauté ! Je l'ai lu il y a bien une douzaine d'années, ainsi qu'un autre du même auteur, me semble-t-il.
RépondreSupprimerJe crois que j'attendrais d'autres avis, ou alors les avis sur les tomes suivants avant de me plonger dans une autre série policière !!!
RépondreSupprimerlu.... il y a fort longtemps (à sa sortie en poche !)
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