Un faux roman d’espionnage avec un agent secret limité aux transports communs, jouant les paparazzis à L.A., ville en perpétuel mouvement.
Un titre étrange aux accents durassiens qui pourrait prêter à confusion : les fans de Britney n’apprendront pas grand chose sur cette xième petite fiancée de l’Amérique. Dans ce livre, Britney est un objet, un symbole qui la dépasse, au centre d’une hypothétique tentative d’enlèvement (le fameux « ravissement »), voire même d’assassinat, par un groupuscule islamiste. Dépêché sur place, un agent des services secrets français sans permis de conduire tente d’étudier les habitudes de la star et se retrouve à côtoyer les paparazzis et à consulter davantage les sites people que les messages cryptés. La mission échoue et il est envoyé au Tadjikistan où il raconte à son compagnon d’infortune le récit de son trip californien.
Faire de Britney Spears ou Lindsay Lohan des personnages de fiction, c’est bien sûr une manière de parler du regard, de la médiatisation outrancière des déboires des célébrités et de la fascination qu’elles exercent sur le commun des mortels. Les restos branchés, les boutiques à la mode et même les institutions juridiques sont autant de vitrines où le people s’expose et se laisse, bon gré mal gré, prendre sur le vif. Le roman va cependant beaucoup plus loin et, sur le plan littéraire, présente une cartographie sociale et routière de Los Angeles. À chaque couche de la population correspond son moyen de déplacement (avec le décalage amusant de l’agent secret obsédé par les itinéraires de bus) et ses lieux de vie. Bien loin de l’image glamour que la ville peut renvoyer via ses plus célèbres habitants, ROLIN montre ici une faune bigarrée qui, loin des buzz et des images volées, emplit la ville de son mouvement incessant, occupant l’espace et le temps. La ville elle-même semble courir, comme le pauvre héros à la suite des paparazzis, eux-mêmes occupés à courser les stars. Un jeu du chat et de la souris absurde et vain, qui tourne en rond.
Un titre étrange aux accents durassiens qui pourrait prêter à confusion : les fans de Britney n’apprendront pas grand chose sur cette xième petite fiancée de l’Amérique. Dans ce livre, Britney est un objet, un symbole qui la dépasse, au centre d’une hypothétique tentative d’enlèvement (le fameux « ravissement »), voire même d’assassinat, par un groupuscule islamiste. Dépêché sur place, un agent des services secrets français sans permis de conduire tente d’étudier les habitudes de la star et se retrouve à côtoyer les paparazzis et à consulter davantage les sites people que les messages cryptés. La mission échoue et il est envoyé au Tadjikistan où il raconte à son compagnon d’infortune le récit de son trip californien.
Faire de Britney Spears ou Lindsay Lohan des personnages de fiction, c’est bien sûr une manière de parler du regard, de la médiatisation outrancière des déboires des célébrités et de la fascination qu’elles exercent sur le commun des mortels. Les restos branchés, les boutiques à la mode et même les institutions juridiques sont autant de vitrines où le people s’expose et se laisse, bon gré mal gré, prendre sur le vif. Le roman va cependant beaucoup plus loin et, sur le plan littéraire, présente une cartographie sociale et routière de Los Angeles. À chaque couche de la population correspond son moyen de déplacement (avec le décalage amusant de l’agent secret obsédé par les itinéraires de bus) et ses lieux de vie. Bien loin de l’image glamour que la ville peut renvoyer via ses plus célèbres habitants, ROLIN montre ici une faune bigarrée qui, loin des buzz et des images volées, emplit la ville de son mouvement incessant, occupant l’espace et le temps. La ville elle-même semble courir, comme le pauvre héros à la suite des paparazzis, eux-mêmes occupés à courser les stars. Un jeu du chat et de la souris absurde et vain, qui tourne en rond.
Référence :
Le Ravissement de Britney Spears, Jean ROLIN, P.O.L, 2011
rien qu'à lire "britney spears" dans le titre, j'ai envie de fuir loin loin ;)
RépondreSupprimerBritney n'est pas ma copine, mais j'ai lu de bons articles sur ce roman, alors je peux me laisser tenter...
RépondreSupprimer@ niki: ok, mais c'est aussi un "personnage" qui dit quelque chose de notre époque, je pense.
RépondreSupprimer@ keisha: pas besoin d'être fan pour adhérer au livre.