Un premier roman dense et passionnant sur les années soixante, la vie parisienne de l'époque et les conséquences du stalinisme.
Le Club des incorrigibles optimistes aurait pu constituer deux, voire trois romans. Mais Michel GUENASSIA a eu la générosité de nous livrer le tout en un seul tome. Et il a bien fait car les multiples intrigues qui composent le livre s'emboîtent à merveille de manière étonnemment cohérente et donne une densité rare à ce roman qu'on croirait autobiographique tant il est précis dans la reconstitution d'une époque.
Il est tout d'abord question de Michel Marini, jeune garçon qui a 12 ans en 1959, début du récit dont il sera tout du long, le narrateur. Michel n'aime pas beaucoup l'école, surtout les mathématiques qu'il s'obstine à ne pas comprendre. Il adore lire et lit même en marchant (ce qui le mettra en danger, parfois, mais provoquera aussi des rencontres inattendues). Il vit dans une famille qui se déchire peu à peu : sa mère, d'origine bourgeoise, est froide et autoritaire, son père, fils d'immigrés italiens, est plus à l'écoute de ses fils. Irrévocablement, on sent ces deux là s'éloigner l'un de l'autre, séparés d'emblée par leurs origines sociales, leurs idées politiques et la vision qu'ils ont de l'éducation. Et puis il y a le grand frère, Franck, qui s'inscrit au Parti communiste avant de s'enrôler dans l'armée et de partir en Algérie. Il y a encore Juliette, petite sœur épouvantablement bavarde. Et enfin, il y a les cousins d'Algérie, les pieds noirs qui rentreront en France en catastrophe après la guerre.
Il est tout d'abord question de Michel Marini, jeune garçon qui a 12 ans en 1959, début du récit dont il sera tout du long, le narrateur. Michel n'aime pas beaucoup l'école, surtout les mathématiques qu'il s'obstine à ne pas comprendre. Il adore lire et lit même en marchant (ce qui le mettra en danger, parfois, mais provoquera aussi des rencontres inattendues). Il vit dans une famille qui se déchire peu à peu : sa mère, d'origine bourgeoise, est froide et autoritaire, son père, fils d'immigrés italiens, est plus à l'écoute de ses fils. Irrévocablement, on sent ces deux là s'éloigner l'un de l'autre, séparés d'emblée par leurs origines sociales, leurs idées politiques et la vision qu'ils ont de l'éducation. Et puis il y a le grand frère, Franck, qui s'inscrit au Parti communiste avant de s'enrôler dans l'armée et de partir en Algérie. Il y a encore Juliette, petite sœur épouvantablement bavarde. Et enfin, il y a les cousins d'Algérie, les pieds noirs qui rentreront en France en catastrophe après la guerre.
Mais outre sa famille de sang, Michel nous raconte sa famille de cœur. Celle qu'il a rencontrée dans un bar de la rue Denfert-Rochereau, la Balto, où il allait jouer au baby foot avec ses copains d'école : une drôle de bande de vieux émigrés qui jouent aux échecs dans l'arrière café. Et nous voilà voyageant dans les pays de l'Est pour apprendre tour à tour le passé douloureux de Leonid, ancien héros de l'aviation soviétique, Werner, un allemand antinazi devenu projectionnistes dans une salle de cinéma d'art et d'essai, Tibor, ancien acteur adulé en Hongrie et son amant Imré, Igor et Sacha qui, pour une raison mystérieuse, se vouent une haine sans borne. Tous sont réfugiés politiques (même si tous n'en ont pas le statut officiel), tous sont victimes de la guerre froide, du rideau de fer, du stalinisme. Parmi eux il y a les révoltés devenus farouchement anticommunistes et les nostalgiques du régime, persuadés, et ce malgré qu'ils aient été persécutés par ses membres, que le Parti reste la meilleure chance pour un monde meilleur. Et malgré tout, malgré les souffrances, les trahisons, la déchéance, ils restent, inexorablement, une joyeuse bande d'incorrigibles optimistes.
On rencontrera également la jolie Cécile, petite amie abandonnée de Franck, son frère, Pierre, parti lui aussi en Algérie, Camille, passionnée de littérature et d'astrologie, le gentil inspecteur Daniel Mahaut, martiniquais qui s'attache à ces vieux réfugiés mais aussi Noureev, qui, lorsqu'il décide de passer à l'Ouest, provoque une fête sans précédent dans le club, ou encore Sartre et Kessel qui n'hésitent pas, de temps à autre, à venir faire une petite partie d'échec au Balto.
Récit initiatique d'un jeune homme dans les années soixante, roman politique sur la guerre froide et le stalinisme, chronique parisienne de l'époque, Le Club des incorrigibles optimistes est tout ça à la fois et plus encore. Jamais GUENASSIA de s'égare dans ces 756 pages qui se dévorent avec passion. Tout sonne juste, les personnages sont attachants, les reconstitutions minutieuses et le récit haletant. Un premier roman ambitieux et réussi qui séduira même les lecteurs les moins optimistes.
Prix des lycéens 2009
Un gros coup de coeur pour moi, j'ai tout de suite embarqué avec Michel et aurait aimé moi aussi connaître cette époque qui me semble bien loin de nous maintenant...
RépondreSupprimerChoueeeeetttte ! Merci !
RépondreSupprimer@Tiphanie : c'est vrai que ça donne envie de vivre cette époque de tous les possibles... Contente de partager ce coup de coeur.
RépondreSupprimer@Mir : avec plaisiiiiiir !
avis en tout point égal !
RépondreSupprimerje l'ai lu à l'occasion du goncourt des lycéens. c'est devenu mon coup de coeur 2009 :D
j'ai été totalement emballée par ce livre, peut-être parce qu'il colle à mon époque, celle de ma jeunesse.....
RépondreSupprimerce fut mon livre de l'été.
décidément, les lycéens ont très bon goût