Après Les piliers de la terre, on retrouve Kingbridge et ses habitants quelque deux siècles plus tard. Découvertes médicales et architecturales sont à l'honneur de ce nouveau roman de Ken FOLLETT qui n'a malheureusement pas la fougue du précédent.
Il y a vingt ans, Ken FOLLETT écrivit ce qui devint très vite un best seller : Les piliers de la terre, et nous découvrions que l'histoire de la construction d'une cathédrale pouvait être aussi passionnante qu'un roman policier. Nous avons dévoré cette histoire de seigneurs et de serfs, nous attachant aux personnages de Jack, d'Aliena et détestant de tout coeur l'affreux William. Nous avons vibré avec eux, nous nous sommes désepérés de leurs multiples chutes puis réjouis de leurs reconquêtes.
Quel ne fut pas notre plaisir d'apprendre que, dix-neuf ans plus tard, FOLLETT remettait le couvert et nous offrait une nouvelle saga monumentale située dans la ville de Kingbridge qu'on avait quittée avec tant de regrets. Nous sommes maintenant en 1327, soit deux cents ans plus tard que dans Les Piliers de la terre. Quatre enfants sont les témoins d'une scène étrange et meurtrière : un chevalier, poursuivi par deux soldats, enfouit dans le sol de la forêt, après avoir tué ses poursuivants, une lettre qui pourrait mettre la couronne d'Angleterre en péril. C'est la vie de ces quatre enfants que nous suivrons tout au long de cet immense récit. Il est d'abord question de Merthin, fils d'un noble déchu, descendant de Jack le batisseur, qui a l'ambition de
devenir chevalier mais qui sera placé en apprentissage chez un bâtisseur. Son destin sera irrémédiablement lié à celui de la cathédrale de Kingbridge. Il y a aussi Ralph, son frère, qui très jeune se découvre une passion pour le combat et la cruauté. Toute sa vie il tentera de grimper l'échelle sociale et rien ne l'arrêtera, surtout pas les scrupules. Ensuite il y a la petite Caris, dont Merthin s'éprend très vite. Mais à cause de sombres machinations et du caractère indépendant de Caris qui refuse le statut d'épouse soumise, ils resteront longtemps séparés. Enfin, il y a Gwenda, fille d'un paysan sans le sou, qui se battra bec et ongles pour échapper à la misère dans laquelle elle a grandi. Les personnages vont tenter de trouver un sens à leur destinée malgré la rude réalité du moyen âge et l'arrivée d'un ennemi qui ne leur laissera aucune répis : la peste !
Hélas, trois fois hélas, l'épaisseur du roman (presque 1300 pages) ne parvient pas à le hisser à la hauteur des Piliers de la terre. D'abord il y a de terribles longueurs. Nous qui pourtant en redemandions, nous surprenons à nous lasser des mille péripéties vécues par nos héros. Péripéties qui ont toutes un air de "déjà vu" pour qui a lu le premier opus. Par ailleurs, le manichéisme qui était pour le moins plaisant dans Les piliers de la terre, devient ici assez insupportable. Enfin, rajoutons que l'écriture n'a pas semblé être le premier souci de l'auteur. Certes, Les piliers de la terre ne brillait pas par ses effets de style mais l'écriture était suffisamment fluide pour mettre le récit au premier plan. Un monde sans fin est plein de lourdeurs, et je ne parle pas seulement du poids de l'ouvrage lui-même. Follett, qui s'est plu à multiplier les scènes à caractère sexuel (qui vont de badineries d'adolescents à de longues scènes de viol en passant par les amours entre religieux/ses qui paraissent tous bien portés sur la gaudriole) nous gratifie de passages tels que :
Merthin tâta le mortier entre les nouvelles pierres et porta son doigt à sa bouche. "ça sèche drôlement vite ! s'étonna-t-il.
- Je suis sûre que c'est très dangereux s'il reste de l'humidité dans la fente !" [dit Caris]
Il la regarda : "Je t'en donnerai, de l'humidité dans la fente! - Tu l'as déjà fait."
Bref, vous en conviendrez, la finesse n'est pas la qualité première de ce récit. Néanmoins, avouons-le, nous avons pris un certain plaisir dans la lecture de ces aventures médiévales sur fond de vengeance, d'amour, de haine, d'ambition et de soif de pouvoir. Mais cela justifiait-il le temps que prend ces 1300 pages? Je vous laisse seuls juges.
Même si comme toi, j'ai eu le sentiment de "déjà vu", j'avais pour ma part bien aimé replonger dans l'ambiance. Par contre, je l'ai lu en VO et je n'ai pas été choquée par l'écriture ! Est-ce que la traduction y est pour quelque chose ?
RépondreSupprimerJe me suis posée la même question en le lisant... Il est fort possible que les lourdeurs viennent effectivement de la traduction. Comme pour les films, il faudrait toujours pouvoir lire en VO ! Mais 1300 pages en VO... je suis pas encore prête...
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