C'est la fin du monde... et pourtant, au fin fond de la forêt finlandaise, une petite communauté vit en paix autour d'une grande église en bois. L'avant dernier et décevant roman du grand PAASILINNA
Je n’ai pas beaucoup aimé l’avant dernier PAASILINNA… Voilà, c’est dit… Et pourtant, il m’en coûte ! Car d’habitude, j’adore ses livres. A la fois joyeusement optimiste et terriblement lucide sur le monde d’aujourd’hui, le Finlandais raconte avec un style et un humour inimitable, des histoires farfelues et désopilantes dans lesquelles, bien souvent, les hommes se rendent compte de la nécessité de retourner à la nature (et il faut dire que la nature finlandaise est on ne peut plus attirante) et à des valeurs plus essentielles que celles prônées par l’actuelle société de consommation. Le lièvre de Vatanen, son opus le plus célèbre, conte les péripéties d’un journaliste, ayant abandonné la vie civilisée pour suivre… un lièvre. Dans Les prisonniers du paradis, ce n’est pas dans la nature froide et enneigée des régions nordiques que les protagonistes décident de s’épanouir mais sur une île déserte sur laquelle leur avion s’est écrasé (ce qui n’est pas sans rappeler le pitch d’une série télévisée fort en vogue… le talent en plus et les incohérences en moins). Et puis surtout, il y a le brillant La douce empoisonneuse, dans lequel une vieille dame se débarrasse, un peu par la force des choses, de son neveu et de ses épouvantables amis, représentants d’une jeunesse désoeuvrée et sans repère, qui la persécutent et la volent depuis des années. Un bijou de finesse et d’humour noir et grinçant qui n’est pas sans rappeler les films du réalisateur danois Anders Thomas JENSEN (Adam’s apples, Lumières dansantes, Les bouchers verts,…). Dans Le cantique de l’apocalypse joyeuse, il est question de fin du monde. L’économie s’effondre, une centrale nucléaire explose, les déchets envahissent les villes, une troisième guerre mondiale se prépare,… et pourtant, une bande d’irréductibles finlandais résiste dans un havre de paix, au fin fond de la forêt. C’est que, quelques années plus tôt, un vieux communiste et bouffeur de curés, commanda à son petit-fils, sur son lit de mort, la construction d’une église en bois pour le rachat de son âme. Peu à peu, une joyeuse et délirante communauté se forme autour du constructeur et de sa construction. On retrouve, bien entendu, l’humour décapant de Paasilinna avec des répliques extraordinaires telles que « Si Dieu avait voulu que l’homme convoite sans fin la richesse financière, il l’aurait doté, en le créant, d’un sac spécial pour y ranger l’argent et les marchandises, à l’instar de la poche ventrale des kangourous » ou encore : « En l’absence de volontaires humains pour ce genre d’expériences médicales, le plantigrade ferait l’affaire, décida-t-il. Son organisme était très proche de celui de l’homme, un ours écorché ressemblait à s’y méprendre à un finlandais rougeaud sortant du sauna, et leur mode de vie aussi était similaire, surtout en été ». Par ailleurs, la thématique très paasilinnienne du retour à la nature et du rejet de la société consommatrice est plus que jamais d’actualité. Malheureusement, pour la première fois en lisant cet auteur, je me suis ennuyée… Les descriptions longues et minutieuses de la construction de l’Eglise et de l’organisation de la vie en communauté ont pris le pas sur la verve et sur le message de l’auteur dont l’enthousiasme est d’habitude beaucoup plus communicatif. Bon, je vais vite aller relire La douce empoisonneuse, et me réconcilier avec un auteur d’habitude tout bonnement jouissif…
C'est toi qui, la première, m'a parlé de cet auteur dont - pour l'instant - je n'ai lu que "La douce empoisonneuse". Les 4ème l'ont lu en novembre et ont beaucoup aimé ! Et "Le lièvre de Vatanen", bon ou pas?
RépondreSupprimerTrès bien, "Le lièvre de Vatanen". Peut-être pas aussi désopilant que "La douce empoisonneuse" mais très intéressant, surtout par les temps qui courent !
RépondreSupprimerAh, eh bien j'ai apprécié ce Cantique.... ce qui n'est pas toujours le cas avec Paasilinna, qui est parfois inégal. Je le suis depuis le Lièvre et c'est un auteur que j'aime bien!
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