19 février 2012

J’ai mis mes franzens et me suis salingé, mais ça n’a pas woolfé

Les voleurs de Manhattan, Adam Langer

Satire du milieu de l’édition et vrai-faux roman d’aventures : un livre ambitieux qui finit par décevoir.

Difficile de percer et de se faire un nom dans le petit milieu de l’édition new-yorkaise. Quand les supercheries littéraires ont le vent en poupe, les nouvelles intimistes ont peu de chance de trouver leur lecteur... C’est le triste constat dressé par Ian Minot, un jeune auteur qui depuis des années va de refus en refus. Alors quand un ex-éditeur lui propose une combine douteuse pour obtenir la gloire, Ian se retrouve confronté à un terrible dilemme : garder son intégrité ou gagner enfin la reconnaissance qu’il croit mériter ?
En lisant le billet d’Emeraude, j’avais pensé que ce roman ressemblait à celui-ci. Ce n’est finalement pas le cas. L’auteur s’amuse ici davantage à caricaturer le monde de l’édition que celui des auteurs à succès. Le début est assez plaisant : le personnage de l’auteur-loser fonctionne plutôt bien, les références littéraires sous forme d’antonomases sont plutôt amusantes (des « franzens » sont des lunettes, un « capote » un grand chapeau, un « kowalski » un marcel, un « proust » un lit, …). Et puis, lorsque le roman s’amuse à mélanger la réalité et la fiction (sans trop dévoiler l’intrigue : la vie du héros commence à ressembler à un roman d’aventures), on commence à s’ennuyer un peu. Alors que le rythme est censé s’accélérer et devenir celui d’un récit haletant, je me suis lassé de l’histoire et des personnages. Tout devenait prévisible, appuyé et ultra-stéréotypé. C’est pourtant ce que l’auteur semble vouloir dénoncer : notre besoin d’histoires impossible à rassasier devrait normalement se réjouir de la tournure des événements. Mais, en ce qui me concerne, la magie n’a pas opéré.
D’autres avis (très positifs ceux-là) chez Constance, chez Yspaddaden et chez keisha.

Référence :

Les voleurs de Manhattan, Adam Langer, traduit de l'anglais par Laura Derajinski, Gallmeister, 2012.

12 commentaires:

  1. oui, c'est prévisible et stéréotypé, que ce soit le passage de la 2e à la 3e partie aux éléments qui composent les deux parties (le roman d'aventure). mais j'ai vu ça comme un jeu : c'est tellement caricatural que ça ne peut être qu'une fantaisie de plus de la part de l'auteur, me suis-je dit.
    merci pour le lien et à bientôt :)

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    1. Je comprends bien pourquoi c'est ainsi ; je me suis juste désintéressé complètement de l'histoire.

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  2. Oui, c'est stéréotypé puisque ça utilise des codes. J'ai lu ça comme un hommage aux films noirs, et j'ai presque failli être agacée par la caricature du monde de l'édition, et puis finalement pas...

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    1. J'ai vu l'hommage également mais je trouvais que ça manquait de maitrise et de consistance. Sur la caricature du monde de l'édition : c'est amusant mais là aussi c'est souvent très ronronnant.

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  3. j'ai quand même toujours envie de le lire...

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  4. Pour ma part j'ai trouvé ça assez drôle, justement pour la caricature !

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    1. Au début, moi aussi. Et puis, à force de tirer toujours les mêmes ficelles, je me suis ennuyé. Je comprends bien ce que l'auteur essaye de faire mais je trouve que c'est beaucoup de gesticulations pour pas grand chose.

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  5. Justement la dernière partie en "roman d'aventures" devenu vrai m'a bien plu, alors que les fantaisies de vocabulaire (connues avant, donc sans doute la raison) m'ont plutôt agacée. Comme quoi les lectures et les lecteurs varient!

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    1. Comme je le disais, je me suis vraiment ennuyé pendant les cent dernières pages (qui en plus étaient absolument prévisibles). Je vais rajouter ton billet aux autres.

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