21 octobre 2009

Le bruit des vagues

Les Déferlantes, Claudie GALLAY

La mer, les tempêtes, les naufrages, les oiseaux et les habitants d'un petit village du Cotentin, parfois détenteurs de lourds secrets, ou comment soigner le manque de l'être aimé.

On a beaucoup entendu parler des Déferlantes, qui, malgré une très petite couverture médiatique (il est édité dans une petite maison d'édition, La Brune) a connu un très joli succès de librairie. Or, on se méfie toujours un peu des livres dont on a beaucoup entendu parler, car ce ne sont pas toujours ceux qui vont nous surprendre agréablement. Par ailleurs, la taille du roman (un beau petit pavé) et le sujet du récit (joliment résumé par Xavier par ces mots : "une femme brisée, un paysage marin, un homme, ... bof") n'étaient pas fait pour m'attirer vers ce livre. Mais les aléas de la vie (et surtout notre groupe de lecture) m'a mis le roman entre les mains et je ne le regrette pas.
Les Déferlantes se situe à La Hague, dans un petit village du Cotentin, le long de la mer, là où le vent souffle fort, où les tempêtes font rage et où les histoires de naufrage sont nombreuses. C'est là qu'est venue se réfugier la narratrice, une femme brisée par la perte de l'homme qu'elle aimait, employée par le Centre ornithologique pour observer et compter les oiseaux migrateurs. Elle partage la maison d'un sculpteur inspiré, Raphaël, et de sa soeur, la pétillante Morgane, fréquente le seul bar du village, celui de Lili, fille de Théo, l'ancien gardien du phare et écoute les histoires sur Prévert de monsieur Anselme. Peu à peu elle découvre que ce village où tout le monde se connaît a aussi ses secrets. Lorsque Lambert, qui a quitté le village il y a presque quarante ans, revient, les langues vont commencer à se délier Qu'est-il réellement arrivé à sa famille, tragiquement disparue en mer un soir de tempête ? Qui est ce Michel que la vieille Nan croit reconnaître sous les traits de Lambert ? A qui sont ces vieux jouets qui réapparaissent et pourquoi, par contre, certaines photos disparaissent. En cherchant à comprendre et en aidant Lambert dans sa quête de la vérité, la narratrice va aussi peu à peu revenir à la vie.
Si l'intrigue manque un peu d'originalité et que le lecteur ne manquera pas de comprendre beaucoup plus vite que les personnages un certains nombres de mystères, le livre est cependant difficile à lâcher. Par des chapitres courts et efficaces, par un style à la fois sobre et violent (et Dieu sait que nous n'aimons d'habitude pas trop les "effets de style" souvent présents dans la littérature francophone), par une description très forte de la souffrance et de la douleur, Claudie GALLAY captive. Il y a une atmosphère dans Les Déferlantes, une vraie : on hume l'odeur salée de la mer, on entend le bruit des vagues, on sent l'humidité pénétrer nos vêtements (et nous, lecteurs belges, nous retrouvons un peu l'ambiance de notre mer du Nord...). On s'attache aux personnages et on veut connaître leurs secrets. On entre facilement dans l'univers des Déferlantes et l'on se laisse transporter par elles jusqu'à la fin.
Une lecture idéale pour un mois de novembre pluvieux.

1 commentaire:

  1. Un véritable coup de cœur pour cet auteur. Il me reste à lire ses premiers livres ...

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