Catalan vs castillan
Petite déception pour notre première participation aux partenariats organisés par Blog-o-book entre les blogueurs et une maison d’édition, ici Robert Laffont.
Le roman qui nous a été proposé raconte l’histoire de deux écrivains Barcelonais pour qui la littérature n’a pas la même définition. Pour Balaguer, c’est avant tout une affaire de style, de recherche minutieuse du mot qui sonne juste, qui donnera à la phrase toute sa force. Il est Catalan, mais, comme de nombreux écrivains espagnols, écrit en castillan. Pour Rovira, l’écriture de son premier roman a pour seul but de pousser un cri d’alarme face à la disparition progressive de sa langue, le catalan. Il imagine donc, dans un futur proche, la rencontre entre un professeur américain et le dernier locuteur catalan.
La compétition entre les deux auteurs s’étend également au territoire amoureux et Rosa, la petite amie de Rovira, devient vite un objet de convoitise pour Balaguer. Ajouter à cela un entrepreneur immobilier prêt à tout pour déloger Balaguer de son appartement et vous obtenez deux écrivains au bord de la crise de nerfs…
Le thème de la survie d’une langue minoritaire face à une langue d’envergure internationale prend vite le dessus et cela de manière assez maladroite, alors qu’a priori le sujet semble intéressant (le francophone pensera souvent à sa situation face à l’anglais). De longs dialogues dialectiques où chaque camp s’affronte à coups d’arguments ; c’est un parfois intéressant, c’est souvent trop didactique (même si, dans une mise en abyme, Balaguer tente de mettre en garde son collègue contre les dangers d'une littérature trop informative). L’auteur ne parvient pas à rendre le propos plus universel et, alors que la rivalité entre les deux hommes réussit vite à intéresser, les digressions sur le catalan lassent rapidement.
Dommage car le livre propose également une réflexion amusante sur le statut de l’artiste et sa difficile confrontation avec le quotidien et le monde de l’argent.
... il m'a fait passer un bon moment, celui-là! Il se lit plutôt bien, et j'ai plutôt rapproché la situation de ces écrivains de celle des francophones de Suisse, qui soit assument leur régionalisme (et ne sont lus qu'en Suisse romande) soit adoptent le goût parisien (au risque d'être les singes de Saint-Germain-des-Prés)... Sans doute la question se pose-t-elle pour les Belges francophones, voire pour les Flamands: sont-ils tentés d'écrire en néerlandais?
RépondreSupprimerLes Belges francophones parlent et écrivent en français, avec parfois des auteurs qui usent plus de particularismes, mais cela reste du français! Pour les Flamands, je n'en ai aucune idée...
RépondreSupprimer