Des idées à lire un jour de grisaille, en regardant tomber la pluie et en trempant ses frites dans la mayonnaise !
Petit plaisir du blogger : aller voir combien de personnes se sont connectées sur notre blog et ont lu notre prose. Et savoir qui sont nos lecteurs. Surprise: la plupart ne sont pas de chez nous, le pays du spéculoos, de Brel, de Poelvoorde, de la mer du Nord, d’Amélie Nothomb (comme ça on l’a citée, et on n’en parle plus dans la suite de ce message) et de la bière. Du coup, on a une idée : pourquoi ne pas écrire sur la littérature de chez nous ! Un peu de nationalisme, que diable ! Et oui, malgré la jeunesse de notre pays et ses trois communautés linguistiques, la littérature française de Belgique (ou belge de langue française) existe bel et bien ! Et même fort bien! On ne discutera pas ici de ses particularismes avérés ou non, mais on vous propose un aperçu pas du tout exhaustif : un melting pot égoïste de littérature belge !
Des classiques…
…pour pleurer : La femme de Gilles, de Madeleine BOURDOUXHE. Un petit chef d’œuvre sur la trahison d’un homme et l’amour d’une femme. Jusqu’où est-on prêt à aller par amour… ? Elisa, la femme de Gilles, accepte tous les sacrifices pour garder son homme, allant même jusqu’à se perdre. On peut la trouve faible et énervante… mais difficile de rester de marbre face à cet amour vertigineux.
…pour rire : La légende de Thyl Ulenspiegel, de Charles DE COSTER. Le jeune Thyl lutte contre l’envahisseur espagnol des Payx-Bas du 16ème siècle, avec l’espièglerie qui lui donnera son nom. Un langage très coloré, à la Rabelais, un humour décapant et un personnage devenu mythique.
…pour frissonner : Bruges-la-Morte, de Georges RODENBACH. Un veuf éperdu, une chevelure rousse, les canaux de Bruges, ... Le roman symboliste par excellence. Rappelons que la Belgique a toujours su faire la part belle aux mouvements « marginaux » : le symbolisme, le naturalisme, le surréalisme…, en peinture comme en littérature.
…pour délirer : Le perce-oreille du Luxembourg, d’André BAILLON. Ou l’expérience de la folie et de l’internement vues au travers de la verve d’un grand auteur.
Des romans contemporains…
…pour laver son linge sale en famille : Le bonheur dans le crime, de Jacqueline HARPMAN. L’histoire d’une maison et de la famille étrange, attachante et terriblement disfonctionnelle qui l’a habitée longtemps.
…pour se replonger dans les mythes : Œdipe sur la route et Antigone, d’Henri BAUCHAU. Des figures mythiques relues au travers l’écriture solaire d’un grand homme qui s’interroge sur l’art et la vie.
…pour grincer des dents : La seconde vie d’Abram Potz, de Foulek RINGELHEIM. Un vieil homme aigri qui décide d’assouvir un désir de plus en plus pressent : tuer, juste pour le plaisir. Humour noir, humour juif et roman savoureux.
…pour parler d’art : Excusez les fautes du copiste, de Grégoire POLET. L’histoire d’un artiste raté mais d’un faussaire de génie. Qu’est-ce qui fait une œuvre d’art ?
…pour rester zen : Nuage et eau, de Daniel CHARNEUX. Le parcours spirituel d’un moine boudhiste amoureux de la poésie aux 18ème et 19ème siècles. Beau récit initiatique dans un Japon magnifié.
(Attention : cet article contient de nombreux clichés sur les Belges et la Belgique ! A vous de les retrouver…)
Sélection diablement intéressante pour un petit Français comme moi, qui ne connait de la littérature belge que Simenon, Yourcenar et Nothomb (lus tous les trois au moins une fois!).
RépondreSupprimerJe note tout de même une absence criante dans cette sélection : Nini la Chance, mémoires, par Annie Cordy (cliché, qui a dit cliché ?) ;o)
Comment avons-nous pu oublier notre Annie Cordy bien aimée ! Heureusement que nos amis français sont là pour lui rendre hommage. Bonne découverte!
RépondreSupprimerje ne qualifierais pas à 100% "les aventures de thyl l'espiègle" de roman "pour rire", d'accord avec une certaine truculence rabelaisienne, grâce à lamme - mais l'histoire est celle, tragique, d'un peuple subissant la botte de la religion - du moins est ce mon humble avis, mais peut-être n'ai pas bien lu ;)
RépondreSupprimeren tout cas, je trouve ces listes d'auteurs "de chez nous", bien intéressantes (la 1 comme la 2)
"le bonheur dans le crime" est réellement épatant, mais je ne suis pas très objective = je suis fan de jacqueline harpmann
RépondreSupprimer@ niki: tu as raison pour Uylenspiegel, on voulait simplement mettre l'accent sur le personnage qui, de par son côté comique, a marqué profondément l'imaginaire belge.
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