Et que le vaste monde poursuive sa course folle, Colum McCANN
Roman polyphonique à New York, tendu au-dessus du vide.
Un curé irlandais amoureux exilé dans le Bronx, rattrapé par son jeune frère. Une bourgeoise de Park Avenue qui ne cesse de pleurer son fils mort à la guerre. Des pseudos artistes en cavale. Deux prostituées, une mère et sa fille, qui ont cessé de rêver à des jours meilleurs. Des pirates de l'informatique en embuscade. Autant de personnages imperceptiblement reliés les uns aux autres par le fil d’un funambule. Le 7 août 1974, il s’élance sans trembler sur un câble tendu entre les Twin Towers de Manhattan. Un geste fou et gratuit. Une image fulgurante de liberté et de détermination qui est au centre du livre et d’où partent toutes les autres histoires de ce roman polyphonique.
Il m’a fallu du temps avant de parvenir à rentrer dans l’histoire et dans l’écriture de ce roman très dense. Au point que j’en ai même abandonné la lecture pendant plusieurs semaines. J’ai repris à un moment où j’étais plus disponible et c’est alors sans peine que je me suis laissé porter d’une histoire à l’autre. Le style de McCANN (dont je n’avais lu que le très beau Danseur) est assez surprenant et passe, adroitement, d’un univers à l’autre, d’une voix à l’autre, sans se perdre ou s’essouffler. Les phrases souvent courtes et tendues rendent compte du trouble et des impasses dans lesquels les personnages se confondent et se croisent. Mais, comme pour le funambule, une force semble les faire avancer et, oubliant la peur du vide, atteindre l’autre bord. Une manière aussi d’évoquer les deux tours de New York en passant par une fiction alternative où l’homme, plutôt que de détruire, crée du lien.
Le verdict de la blogosphère est souvent positif, comme chez Constance. D’autres avis chez BOB.
Référence :
Et que le vaste monde poursuive sa course folle, Colum McCANN, traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre, 10/18, 2010 (édition originale : 2009)
Il m’a fallu du temps avant de parvenir à rentrer dans l’histoire et dans l’écriture de ce roman très dense. Au point que j’en ai même abandonné la lecture pendant plusieurs semaines. J’ai repris à un moment où j’étais plus disponible et c’est alors sans peine que je me suis laissé porter d’une histoire à l’autre. Le style de McCANN (dont je n’avais lu que le très beau Danseur) est assez surprenant et passe, adroitement, d’un univers à l’autre, d’une voix à l’autre, sans se perdre ou s’essouffler. Les phrases souvent courtes et tendues rendent compte du trouble et des impasses dans lesquels les personnages se confondent et se croisent. Mais, comme pour le funambule, une force semble les faire avancer et, oubliant la peur du vide, atteindre l’autre bord. Une manière aussi d’évoquer les deux tours de New York en passant par une fiction alternative où l’homme, plutôt que de détruire, crée du lien.
Le verdict de la blogosphère est souvent positif, comme chez Constance. D’autres avis chez BOB.
Référence :
Et que le vaste monde poursuive sa course folle, Colum McCANN, traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre, 10/18, 2010 (édition originale : 2009)
merci pour le lien. la densité et la complexité de l'ouvrage m'avait moi aussi un peu bloqué même si comme toi j'ai vu la beauté et l'efficacité du style et la force de l'intrigue. je l'ai lu il y a un an et demi et je me souviens encore en parti. c'est assez marquant.
RépondreSupprimerJe l'ai abandonné pour ne jamais le reprendre : ce style ne me plait pas du tout, il me parait très artificiel.
RépondreSupprimerJ'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre mais il faut dire que je connaissais déjà le style de cet auteur pour avoir lu auparavant:"Les saisons de la nuit". Tout ici est sur un fil en effet et l'intérêt fragile que l'on prend aux divers récits au début se renforce ensuite quand on s'aperçoit combien la structure du roman est solide.
RépondreSupprimerJ'ai déjà lu aussi Les saisons de la nuit et Le chant du coyote. J'ai offert celui-ci à ma mère l'année de sa parution et je n'ai même pas encore eu le temps de le lui piquer ! Ce billet me fait trembler d'envie ! J'adore ce genre de construction.
RépondreSupprimerJ'ai eu deux ou trois fois ce livre en main, et l'ai toujours reposé... Sans doute avec raison ! Pourtant j'ai déjà lu deux livres de l'auteur, ses premiers, mais abandonné ensuite "Dancer" en VO...
RépondreSupprimerNew York semble le centre du monde en ce moment... Et comme elle (il) me manque !
RépondreSupprimer@ Constance93: c'est vrai que l'on garde un souvenir assez clair alors que c'est plutôt dense.
RépondreSupprimer@ Ys: je trouvais justement qu'à partir d'une situation narrative assez compliquée il parvenait à faire passer les choses de manière simple et pas trop fabriquée.
@ Mango: une construction solide, c'est très juste.
@ Anne: tu m'excuseras auprès de ta maman pour t'avoir mis cette idée en tête.
@ Kathel: je ne peux pas t'en dire beaucoup plus. De McCann je n'avais lu que "Danseur", justement, et j'avais beaucoup aimé.
@ Laurent/Kitchen Chick: New York, féminin ou masculin? Demande à DSK...
Et bien voilà un bail que je n'étais pas venu, et me voilà servi: ce livre est dans ma PAL immédiate, j'avais très envie de le découvrir... visiblement, il faut être disponible: je vais attendre d'être rétabli de mon rhume/grippe/bronchite!
RépondreSupprimerbelle soirée
@ Sébastien L: pour tout te dire, j'étais d'abord en voyage scolaire (Prague avec 110 élèves de "terminale", il y a mieux comme conditions de lecture) et puis en plein dans les représentations de la pièce de théâtre de l'école. Donc, je confirme, il vaut mieux être dispo!
RépondreSupprimerJe l'ai entamé l'année passée et, comme toi, je l'ai abandonné... un temps... enfin non, définitivement. Malgré que tu aies fini par réussir à plonger dans cette histoire, ce qui est plutôt rassurant, je ne pense pas reprendre ma lecture où je l'avais interrompue. D'abord parce que j'ai oublié ce que j'ai lu. Ensuite parce que j'ai déjà revendu le livre.
RépondreSupprimerJe ne sais plus ce que j'avais à reprocher à l'ouvrage, mais je me souviens être restée de glace trop de temps...
@ Reka: je comprends très bien ceux qui ont abandonné. C'est une lecture qui, sans être très difficile, demande du temps et l'écriture peut, à mon avis, sembler pesante à certains. Si j'ai repris après avoir abandonné c'est parce que j'ai fait confiance à la personne qui me l'a conseillé.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cet auteur en général. Ce titre m'avait beaucoup touché mais pas au même niveau que les autres.
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