8 juillet 2010

Tata Yoyo

Tante Mame, Patrick DENNIS

Léger, drôle et caustique =  tube de l’été littéraire ?

Fraîcheur, humour, dérision et glamour ! Que voulez-vous de plus ? Bon, j’avoue que dans le métro la couverture pinkissime m’a un peu gêné, mais ça en valait la peine.
Patrick, jeune orphelin, se voit recueilli par la sœur de son père, la fameuse Tante Mame. Autant son père était austère, taciturne et traditionaliste, autant Mame est excentrique, curieuse de tout et aventureuse. Elle décide de prendre en main l’éducation de Patrick et l’entraîne dans son sillage vers les aventures les plus folles : du microcosme arty new-yorkais aux grandes familles de l’aristocratie américaine, des années folles au lendemain de la deuxième guerre.
Le roman a été écrit plus ou moins à la même époque que Breakfast at Tiffany’s de Truman CAPOTE et on imagine facilement Holly Golightly zieutant les bijoux de Tante Mame dans une soirée bien arrosée. Ce qui différencie le plus les deux personnages est que Mame doit sans cesse s’adapter au monde (alors que Golightly semble davantage exister au sein d’une bulle). Elle perd tout son argent durant la crise financière de 29 et se voit forcée de trouver du travail (inconcevable pour un personnage aussi spirituel et maladroit), elle est responsable d’un enfant, elle se cherche un mari et doit donc composer avec une belle-famille, etc. Tout le comique du livre tient le plus souvent dans cette confrontation constante entre le personnage et le réel. Malentendus, quiproquos, ironie mordante : on pense parfois un peu à l’humour british de P.G. WOODEHOUSE. La verve de Tante Mame prend aussi pour cible les conventions bourgeoises et tous les conformismes en général, apportant un peu de causticité au roman, construit sur le modèle d’une vie exemplaire telle que la présente le Reader’s Digest, chantre de l’américanité traditionnelle.
Le livre fut un succès lors de sa parution en 1955 et a donné lieu à des adaptations, à Broadway et au cinéma. De ce que j’ai pu en voir sur Youtube, on est loin de l’éclat et de la pétulance du personnage du roman.
Rien à voir, car la chanson a été écrite en 1946, mais on en profite pour se rappeler une autre image du glamour américain où il est aussi question d’une Mame, cause de bien des désastres :
 
Même enthousiasme chez Emeraude.

3 commentaires:

  1. Ton billet me donne tres envie de lire ce livre, merci !

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  2. Ben, qu'est-ce que tu lui reproches à ta couverture ? Elle n'est pas pire que celle de mon édition.
    Et puis, ça participe de l'excentricité du personnage, non ? ;)

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  3. @ L'Ogresse: je recommande vraiment, c'est un petit coup de cœur.

    @ ICB: Elle est très bien ta couverture! Je trouvais la mienne bcp trop rose à mon goût. Et cette couleur n'a pas de rapport avec le personnage, en plus. C'est juste pour faire "fille", ce qui est très réducteur pour ce livre.

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