Une éducation libertine, Jean-Baptiste DEL AMO
Un roman d’apprentissage sensuel et enlevé à l’époque des Lumières.
Peut-on devenir un autre ? Est-il possible de se réinventer une vie, un être nouveau, à l’image de celui qu’on admire ? Et dans le cas de Gaspard, fils de paysans monté à la capitale, est-il possible de faire fi de ses origines pour gravir les marches de la société des nantis ?
Dans le Paris populaire de 1760, tel que le découvre Gaspard, tout n’est qu’odeurs infectieuses et misère. Le long de la rue Saint-Denis, il descend vers le fleuve qui charrie tout ce dont la ville se nourrit et tout ce qu’elle rejette. Le premier emploi du jeune homme consiste à débarquer sur la rive les rondins de bois qui descendent la Seine. Mais ce n’est pas pour risquer chaque jour la noyade que Gaspard est venu à Paris. Très vite, il se retrouve apprenti chez Justin Billod, perruquier en vogue dans les salons parisiens. C’est la beauté et le charme de Gaspard qui lui ouvrent les portes de l’atelier, tant le vieil semble troublé par l’innocente grâce du garçon. Mais c’est la rencontre avec Etienne de V., courtisan, libre-penseur, esthète à la réputation sulfureuse qui va décider du destin de notre jeune Rastignac. Etienne l’emmène à la découverte de Paris et de l’humanité bigarrée qui le compose : des bas-fonds à l’Opéra, en passant par la morgue et les exécutions publiques. Éducation à la pensée et à la connaissance de l’homme, de ce qu’il a de pire et de plus brillant. Etienne fascine Gaspard ; il veut à tout prix lui ressembler, goûter aux mêmes plaisirs, à la même douceur de vivre, même si celle-ci prend souvent les teintes amères de l’ennui. Eclairé à présent sur ses désirs d’ascension, Gaspard le sera aussi à ceux de son corps et de ses sens, révélés à lui par Etienne. Un corps fait pour se donner, se vendre et se rapprocher peu à peu de son idéal, quitte à y perdre toute son innocence.
Pour son premier roman, Jean-Baptiste DEL AMO marche dans des sentiers balisés – le roman d’initiation dans un cadre historique – mais il parvient dès les premières pages à imposer une écriture sensuelle, très travaillée et néanmoins prenante. Le parcours de Gaspard, son éducation sociale, morale et libertine (liberté de mœurs mais aussi d’esprit), séduisent et entraînent dans la redécouverte d’une époque et de ses rouages. On pense bien sûr aux idées des Lumières sur l’éducation, chez Rousseau notamment, mais aussi, à travers le personnage d’Etienne de V., sorte de divin marquis qui aurait eu pignon sur rue, à celles sur la nature humaine. L’évolution du personnage est patiente et nuancée. Il ne fait pas table rase du passé et est souvent visité dans ses songes par les souvenirs de la ferme de ses parents.
Un très bon roman qui donne envie de découvrir rapidement la suite du travail de ce jeune auteur.
Un livre lu grâce à BOB et à Folio que nous remercions très chaleureusement!
Les autres avis (contrastés) des blogueurs participants ici.
Un roman d’apprentissage sensuel et enlevé à l’époque des Lumières.
Peut-on devenir un autre ? Est-il possible de se réinventer une vie, un être nouveau, à l’image de celui qu’on admire ? Et dans le cas de Gaspard, fils de paysans monté à la capitale, est-il possible de faire fi de ses origines pour gravir les marches de la société des nantis ?
Dans le Paris populaire de 1760, tel que le découvre Gaspard, tout n’est qu’odeurs infectieuses et misère. Le long de la rue Saint-Denis, il descend vers le fleuve qui charrie tout ce dont la ville se nourrit et tout ce qu’elle rejette. Le premier emploi du jeune homme consiste à débarquer sur la rive les rondins de bois qui descendent la Seine. Mais ce n’est pas pour risquer chaque jour la noyade que Gaspard est venu à Paris. Très vite, il se retrouve apprenti chez Justin Billod, perruquier en vogue dans les salons parisiens. C’est la beauté et le charme de Gaspard qui lui ouvrent les portes de l’atelier, tant le vieil semble troublé par l’innocente grâce du garçon. Mais c’est la rencontre avec Etienne de V., courtisan, libre-penseur, esthète à la réputation sulfureuse qui va décider du destin de notre jeune Rastignac. Etienne l’emmène à la découverte de Paris et de l’humanité bigarrée qui le compose : des bas-fonds à l’Opéra, en passant par la morgue et les exécutions publiques. Éducation à la pensée et à la connaissance de l’homme, de ce qu’il a de pire et de plus brillant. Etienne fascine Gaspard ; il veut à tout prix lui ressembler, goûter aux mêmes plaisirs, à la même douceur de vivre, même si celle-ci prend souvent les teintes amères de l’ennui. Eclairé à présent sur ses désirs d’ascension, Gaspard le sera aussi à ceux de son corps et de ses sens, révélés à lui par Etienne. Un corps fait pour se donner, se vendre et se rapprocher peu à peu de son idéal, quitte à y perdre toute son innocence.
Pour son premier roman, Jean-Baptiste DEL AMO marche dans des sentiers balisés – le roman d’initiation dans un cadre historique – mais il parvient dès les premières pages à imposer une écriture sensuelle, très travaillée et néanmoins prenante. Le parcours de Gaspard, son éducation sociale, morale et libertine (liberté de mœurs mais aussi d’esprit), séduisent et entraînent dans la redécouverte d’une époque et de ses rouages. On pense bien sûr aux idées des Lumières sur l’éducation, chez Rousseau notamment, mais aussi, à travers le personnage d’Etienne de V., sorte de divin marquis qui aurait eu pignon sur rue, à celles sur la nature humaine. L’évolution du personnage est patiente et nuancée. Il ne fait pas table rase du passé et est souvent visité dans ses songes par les souvenirs de la ferme de ses parents.
Un très bon roman qui donne envie de découvrir rapidement la suite du travail de ce jeune auteur.
Un livre lu grâce à BOB et à Folio que nous remercions très chaleureusement!
Les autres avis (contrastés) des blogueurs participants ici.
J'ai aimé l'atmosphère qui se dégagé de ce roman, la puanteur de Paris, le paraître de la bourgeoisie (tout aussi puante si je puis dire). J'ai un peu retrouvé le Jan-Baptiste Grenouille de Süskind en un peu plus creusé psychologiquement. Par contre je n'ai pas toujours trouvé l'écriture très fluide. C'était tout de même une lecture agréable
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les romans initiatiques mais jusque là c'étaient des romans du XIXème, je trouve très original d'un jeune auteur de tenter ce genre de livre, j'ai pris bonnes notes des références merci
RépondreSupprimerDeuxième avis conquis que je lis sur ce livre. Je ne vais pas pouvoir résister longtemps.
RépondreSupprimer@ Tiphanie: C'est vrai que les premières pages du roman ressemblent très fort à celles du "Parfum".
RépondreSupprimer@ Dominique: J'ai pensé la même chose à la lecture du roman. Le personnage fait parfois penser à Julien Sorel.
@ zarline: C'est vraiment une lecture que je recommande et qui m'a un peu réconcilié avec les jeunes auteurs français.
J'ai également lu ce roman dans le cadre du partenariat avec BOB. C'est intéressant de comparer les points de vue, votre avis enthousiaste tranche nettement avec mon billet. J'ai pourtant une culture assez classique (littéraire de formation), et franchement, je n'y ai pas retrouvé l'esprit des Lumières.
RépondreSupprimerx
Amélie
Un livre que j'ai beaucoup aimé, bien que Gaspard ne soit pas à mon avis assez débauché ni libertin pour être amusant ; il a plutôt tendance à passer son temps à geindre et se plaindre en faisant porter sur autrui son mal-être et sa déchéance...
RépondreSupprimer@ liliba: c'est un peu un personnage du XIXème, c'est vrai. Pour moi le titre s'applique avant tout à Etienne, le vrai libertin du roman et le "maître" de Gaspard.
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