12 janvier 2011

La petite famille dans la prairie

Montana 1948, Larry WATSON

Court roman d’initiation et d’apprentissage du métier de fils dans les grandes plaines du Montana.

Les romans qui ont pour cadre les grands espaces américains ont souvent un goût d’âpreté, de rugosité un peu sauvage qui donne aux drames qui s’y jouent un sel particulier (comme ici). Et la petite ville du Montana où habite David Hayden ne faillit pas à la règle. Des terres à perte de vue, la réserve d’Indiens, les grandes propriétés, un monde d’hommes et de traditions : tout y est. David, douze ans, est le fils du shérif, un homme débonnaire qui exerce sa profession à regret et avec douceur. A-t-on jamais vu un shérif se balader sans son insigne et sans son arme ? Le père de David aurait pu être avocat, partir pour la grande ville, mais dans la famille on est shérif de père en fils, tradition que le patriarche entend bien faire respecter. L’oncle de David a lui fait des études de médecine. C’est le fils prodigue, héros de guerre, docteur très respecté, préféré du patriarche. Mais quand la jeune indienne qui travaille dans la maison de David en vient à porter de graves accusations à l’encontre de cet oncle aimé de tous, les fêlures de la famille apparaissent au grand jour et les liens du sang partent à l’assaut de la justice. Que choisir : être fidèle à sa famille ou à ses convictions ? Le père de David devra prendre de lourdes décisions, sous l’œil de son fils qui, cet été-là, quittera définitivement le monde de l’enfance.

Dans ce roman d’initiation écrit en 1993, l’auteur parvient à rendre assez justement le regard d’un enfant de douze ans sur les valeurs et les enjeux de pouvoir au sein de sa famille. Le thème de la filiation, de la fidélité au père, des rivalités entre frères sont ici amenés avec beaucoup de sincérité et de simplicité. Même si le style n’est pas la qualité première du roman, WATSON parvient cependant à créer une atmosphère particulière, lourde de tension et toujours au bord de l’explosion, comme si les hommes de ces terres immenses avaient gardé en eux toute la fureur dont la nature peut être capable.

Un livre découvert chez In Cold Blog qui dans son billet fait également part d’autres commentaires blogoboulesques.

Référence :
Larry WATSON, Montana 1948, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Bertrand Péguillan, Gallmeister, 2010.

10 commentaires:

  1. Rien à ajouter! Ce roman est parfait dans son genre.

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  2. Tu ne sembles pas avoir été autant emballé que moi par ce court roman. Il ferait un bon support pour le ciné (ou même le théâtre)...

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  3. @ keisha: oui, dans son genre (voir autre réponse ci-dessous).

    @ ICB: je suis effectivement un peu moins enthousiaste que toi. C'est un bon bouquin, pas follement original mais qui m'a plu tout le long de la lecture.

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  4. Moi, j'ai beaucoup beaucoup aimé ... trouvant qu'il disait beaucoup en peu de pages et en peu de mots !

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  5. Ce livre attend dans ma pile suite à l'avis de Keisha, qui date d'un petit moment... je sens qu'il va remonter un peu!

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  6. @ Véronique: c'est très juste, il y a un vrai rythme dans le récit.

    @ Karine:): peut-être trouveras-tu les grandes étendues moins exotiques que moi? ;-)

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  7. Ce titre est noté depuis un bout de temps dans ma liste... Il ne me reste plus qu'à trouver le temps de le lire ! :-)

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    1. J'ai écrit ce billet il y a longtemps. Depuis il a été lu autour de moi, ainsi que par mes élèves, et ça marche très bien.

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  8. Beau récit initiatique de Watson dont j'ai aimé aussi Justice.

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    1. Je ne connais pas "Justice". Je vais aller jeter un oeil.

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